Alors que le débat sur l’immigration s’invite une fois de plus dans l’arène politique, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq réaffirme avec conviction son attachement à l’Aide Médicale d’État (AME). Ce dispositif, qui permet l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, ne sera pas remis en question selon la ministre. Une position constante malgré les critiques répétées de l’opposition.
L’AME, un filet de sécurité sanitaire pour les plus précaires
Instaurée en 2000, l’Aide Médicale d’État vise à garantir un accès aux soins pour les personnes en situation irrégulière et précaire sur le sol français. Sous conditions de ressources, elle offre une couverture maladie de base aux bénéficiaires, leur permettant de consulter des médecins, d’être hospitalisés ou encore d’obtenir des médicaments. Un filet de sécurité sanitaire indispensable pour cette population vulnérable.
Un sujet hautement politique
Régulièrement pointée du doigt par certains élus de droite et d’extrême-droite, qui dénoncent un prétendu “appel d’air” pour l’immigration irrégulière et un coût excessif pour les finances publiques, l’AME cristallise les tensions. Pourtant, plusieurs études ont démontré que ce dispositif représentait en réalité une part minime des dépenses de santé, tout en évitant des complications médicales bien plus onéreuses.
Il n’est pas question de toucher à l’Aide médicale d’Etat. Ma position est celle-là depuis longtemps.
– Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé
L’engagement ferme de la ministre de la Santé
Face à ces critiques récurrentes, Geneviève Darrieussecq a tenu à réaffirmer son soutien sans faille à l’AME lors d’une intervention sur France Info. “Il n’est pas question de toucher à l’Aide médicale d’Etat. Ma position est celle-là depuis longtemps”, a-t-elle martelé, balayant ainsi les spéculations sur une éventuelle réforme restrictive de ce dispositif.
Une prise de position saluée par les associations de défense des droits des étrangers et les organisations humanitaires, qui rappellent l’importance de l’accès aux soins comme droit fondamental. Pour elles, remettre en cause l’AME reviendrait à fragiliser encore davantage des populations déjà précarisées et à créer de dangereuses ruptures dans les parcours de santé.
Concilier maîtrise des dépenses et impératif humanitaire
Si la ministre de la Santé s’est voulue ferme sur le maintien de l’AME, elle n’a pas écarté pour autant la possibilité d’ajustements pour mieux encadrer le dispositif et prévenir d’éventuels abus. Un équilibre délicat à trouver entre maîtrise des dépenses publiques et impératif humanitaire, afin de garantir à tous un accès digne et effectif aux soins sur le territoire français.
Le gouvernement devra ainsi redoubler de pédagogie pour expliquer et défendre ce mécanisme de solidarité, tout en restant à l’écoute des inquiétudes exprimées. Un défi de taille dans un contexte politique et social particulièrement tendu autour des questions migratoires, mais un défi qu’il est indispensable de relever pour ne pas sacrifier notre modèle social sur l’autel des peurs et des divisions.