Dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient, l’appel à l’insurrection de Jean-Luc Mélenchon crée de vives réactions. Le leader de la France Insoumise a exhorté vendredi les étudiants à « mettre des drapeaux palestiniens partout » dans les universités, en signe de défiance à une récente circulaire ministérielle.
Une circulaire qui passe mal à gauche
Cette circulaire, signée par le ministre de l’Enseignement Supérieur Patrick Hetzel, appelle les établissements universitaires à veiller au « maintien de l’ordre » à l’approche du 7 octobre, date anniversaire d’une attaque du Hamas en Israël. Selon le ministre, des actions pro-palestiniennes récentes « vont à l’encontre des principes de neutralité et de laïcité » de l’université.
C’est un abus de pouvoir. Parler de géopolitique n’est pas attentatoire à la laïcité.
– Jean-Luc Mélenchon
Pour l’Insoumis, la circulaire est une atteinte à la liberté d’expression. Il appelle les étudiants à « s’insoumettre » et à « ne pas accepter cet interdit », estimant qu’« à l’université, on parle d’adultes majeurs citoyens ».
Un appel à l’action polémique
Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas arrêté là. Il a également suggéré de brandir des drapeaux libanais aux côtés des drapeaux palestiniens, en soutien au pays victime depuis une dizaine de jours de bombardements israéliens visant le Hezbollah.
Le Hezbollah est une composante du peuple libanais et ce n’est pas à nous de décider qui est une bonne composante et qui est une mauvaise.
– Jean-Luc Mélenchon
L’ancien candidat à la présidentielle défend ainsi le « droit à la souveraineté » du Liban face au « meurtre » et à la « violence du voisin terrifiant » israélien. Des propos qui ne manqueront pas de faire réagir, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a récemment estimé que brandir le drapeau palestinien dans les manifestations pouvait être « un appel à la haine ».
Une rentrée universitaire sous haute tension
Cette polémique intervient à la veille d’une rentrée universitaire qui s’annonce tendue. Outre ces questions géopolitiques explosives, les universités font face à une hausse inédite du nombre d’inscrits et à un manque criant de moyens. Les syndicats étudiants et enseignants promettent une mobilisation massive dans les prochaines semaines.
La sortie fracassante de Jean-Luc Mélenchon pourrait bien mettre le feu aux poudres sur les campus. Reste à voir si les étudiants suivront massivement son appel à l’insurrection, et comment le gouvernement réagira. Une chose est sûre : la question palestinienne est plus que jamais au cœur des débats, y compris dans les amphis.