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Photographe agressé à Reims : Le suspect algérien condamné à 12 ans de prison

Le procès très attendu des agresseurs du photographe Christian Lantenois à Reims s'est terminé. Le principal suspect, un Algérien clandestin multirécidiviste, a été lourdement condamné. La victime reste handicapée à 80%...

Les yeux d’une ville entière étaient rivés sur le tribunal de Reims ce lundi. Plus de trois ans après le drame, la justice a finalement rendu son verdict dans l’affaire de l’agression ultra-violente de Christian Lantenois, photographe du journal L’Union.

Cette affaire qui avait profondément choqué avait mis en lumière la violence quotidienne dans certaines cités. Pris à partie par une bande de jeunes alors qu’il couvrait une rixe dans le quartier sensible de Croix-Rouge, Christian Lantenois avait été roué de coups à la tête avec son propre appareil photo. Laissé pour mort sur le trottoir, il ne doit sa survie qu’à l’intervention rapide des secours.

Un procès très attendu

Aujourd’hui âgé de 68 ans, le photographe est resté lourdement handicapé, avec plus de 80% d’incapacité permanente selon les experts. Sa vie a basculé en quelques minutes ce samedi après-midi de février 2021. « Tout ça a bouleversé ma vie », confiait-il avec émotion lors d’une de ses rares prises de parole.

Sur le banc des accusés, deux jeunes hommes jugés pour cette agression d’une violence inouïe. Le principal suspect, Anes Saïd Khebbeb, un Algérien de 21 ans en situation irrégulière, est décrit comme un « petit voyou au casier judiciaire déjà bien rempli ». Multirécidiviste, il était en liberté entre deux incarcérations au moment des faits. L’autre prévenu, mineur au moment des faits, est poursuivi pour avoir participé au vol de l’appareil photo.

Une peine exemplaire ?

Après une semaine d’audience tendue, le verdict est finalement tombé : 12 ans de réclusion criminelle pour Anes Saïd Khebbeb, assortis d’une peine de sûreté de 6 ans. Son complice écope de 4 ans de prison dont 3 avec sursis. Des peines lourdes saluées par les parties civiles.

Quand on frappe avec cette violence à la tête, l’intention homicide est assez évidente. La peine encourue est à peu près la même que pour une tentative de meurtre.

– Me Gérard Chemla, avocat de Christian Lantenois

Au-delà du cas individuel, cette affaire pose la question de la violence quotidienne dans certains quartiers et de la réponse pénale. La femme de Christian Lantenois, très éprouvée, s’interroge : « Pourquoi on ne fait rien de plus pour renvoyer chez eux les étrangers quand ils ont un casier judiciaire énorme ? ».

Un quartier sous tension

Cette agression n’était malheureusement pas un cas isolé à Croix-Rouge, un quartier classé prioritaire où la mairie investit pourtant des moyens conséquents. Quelques semaines après le drame, un adolescent de 15 ans était à son tour passé à tabac, pour avoir simplement témoigné dans l’enquête.

Face à cette situation, le maire de Reims Arnaud Robinet a appelé à plus de fermeté, tout en défendant le travail accompli :

Une médiathèque, une cité éducative, une école municipale des sports… Au total, 500 000 euros sont consacrés à ce quartier chaque année. Ce que je veux désormais, c’est plus de mixité, plus d’équilibre. Il faut tout remettre à plat et en finir avec l’émotion à chaque drame.

– Arnaud Robinet, maire de Reims

Si le procès a rendu son épilogue judiciaire, les plaies resteront longtemps ouvertes. Pour Christian Lantenois et sa famille. Pour une profession de plus en plus exposée sur le terrain. Et pour toute une ville, meurtrie et en quête de réponses face à une violence qui paraît parfois inexorable.

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