Le bras de fer entre les dockers américains et leurs employeurs vient enfin de prendre fin après trois jours de grève qui ont fortement perturbé l’activité de nombreux ports du pays. Un accord préliminaire a été trouvé dans la nuit, permettant une reprise progressive du travail dès ce matin.
Une grève d’une ampleur inédite
Depuis lundi, plus de 45 000 dockers affiliés à l’ILA, le principal syndicat du secteur, avaient cessé le travail dans les 36 plus grands ports de la côte Est et du Golfe du Mexique, du Maine jusqu’au Texas. Un mouvement social d’une ampleur rare, le plus important depuis 1977 selon les experts.
À l’appel de leur syndicat, les travailleurs portuaires protestaient contre le blocage des négociations avec l’USMX, l’organisation patronale représentant les opérateurs de terminaux et les compagnies maritimes. Malgré des mois de pourparlers, aucun terrain d’entente n’avait pu être trouvé sur les revalorisations salariales et les avantages sociaux, provoquant le durcissement du conflit.
La moitié du trafic maritime américain à l’arrêt
Avec la paralysie de dizaines de ports clés, c’est près de 70% des importations par conteneurs qui transitent habituellement par la façade atlantique qui ont été affectées selon les estimations des professionnels. Au port de New York et du New Jersey, plus grand complexe portuaire de la côte Est, des centaines de navires sont restés à quai ou au mouillage, en attendant un hypothétique accord.
Chaque jour de grève représentait un coût de près de 5 milliards de dollars en valeur pour l’économie américaine.
Joe Biden, Président des États-Unis
Au-delà de l’impact sur le trafic portuaire, c’est toute la chaîne logistique qui a été perturbée, avec des répercussions pour de nombreuses entreprises dépendantes des approvisionnements provenant de l’étranger. Les industriels de l’automobile, de l’électronique ou encore de l’agroalimentaire ont été parmi les plus touchés par ces blocages.
Un accord de principe conclu
Après des négociations marathons tout au long de la nuit, les représentants syndicaux et patronaux sont finalement parvenus à une entente de principe sur la question des salaires. Bien que les détails n’aient pas encore été divulgués, l’accord prévoit également une prolongation du contrat-cadre jusqu’au 15 janvier 2025, afin de disposer de plus de temps pour négocier tous les autres points en suspens.
En échange de ces avancées, les dockers se sont engagés à reprendre immédiatement le travail et à mettre un terme à toutes les actions en cours. Un soulagement pour les autorités portuaires, qui s’attendent à plusieurs jours voire semaines de travail acharné pour résorber les retards accumulés et fluidifier le trafic.
Si cette grève aura laissé des traces indélébiles dans le monde portuaire américain, elle aura eu le mérite de remettre au cœur du débat les questions de pénibilité et de rémunération dans un secteur essentiel à l’économie. Reste à espérer que les futures négociations permettront de trouver un équilibre durable entre les intérêts des salariés et la compétitivité des entreprises.