Dans un contexte de vives tensions dans la péninsule coréenne, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré que son pays était prêt à utiliser « sans hésiter » l’arme nucléaire en cas d’attaque de la Corée du Sud et des États-Unis. Une rhétorique menaçante qui fait craindre une escalade dans la région.
Kim Jong-un hausse le ton
Alors que les relations inter-coréennes traversent une période particulièrement tendue, le leader nord-coréen Kim Jong-un a franchi un nouveau cap dans la provocation. Selon l’agence officielle KCNA, il a affirmé mercredi que la Corée du Nord « utilisera sans hésiter tous les moyens offensifs à sa disposition, y compris l’arme nucléaire » si « l’ennemi » attaque le pays au moyen de « forces armées ».
Ces propos surviennent alors que Séoul vient de célébrer sa Journée des forces armées. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol avait alors averti que Kim Jong-un s’exposerait à la « fin de son régime » en cas de recours à l’arme atomique, menaçant d’une « réponse résolue et écrasante » de son armée et de l’alliance avec Washington.
Un arsenal nucléaire en expansion
La Corée du Nord a procédé ces derniers mois à une série record d’essais de missiles, affirmant avoir besoin de renforcer ses capacités de défense face à la « politique hostile » des États-Unis. Mi-septembre, Pyongyang a même publié pour la première fois des images de ses installations d’enrichissement d’uranium, soulignant sa détermination à développer son arsenal nucléaire.
Nous ne renoncerons jamais aux armes nucléaires et il ne saurait être question de dénucléarisation ou de négociation.
– Kim Jong-un
Selon les experts, la Corée du Nord disposerait aujourd’hui d’une quarantaine d’ogives nucléaires. Un arsenal inquiétant, d’autant plus que le régime nord-coréen a rompu le dialogue sur la dénucléarisation engagé précédemment avec les États-Unis. Kim Jong-un a clairement fait savoir qu’il ne comptait pas renoncer à l’arme atomique.
Washington et Séoul renforcent leur coopération militaire
Face aux provocations répétées de Pyongyang, les États-Unis et la Corée du Sud ont intensifié leur coopération militaire ces derniers mois. Les deux alliés ont multiplié les exercices conjoints de grande ampleur et le déploiement d’équipements stratégiques américains dans la péninsule, comme des bombardiers lourds ou des navires porte-avions.
Washington a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement «indéfectible» à défendre la Corée du Sud, y compris en faisant usage de «toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires». Une dissuasion élargie censée rassurer Séoul, inquiet de la montée en puissance de l’arsenal nord-coréen.
Le spectre d’une confrontation militaire
Si une attaque nucléaire nord-coréenne reste pour l’instant un scénario jugé peu probable, la multiplication des déclarations agressives et des démonstrations de force de part et d’autre fait craindre un engrenage dangereux dans la péninsule. Le moindre incident aux abords de la frontière inter-coréenne, l’une des plus militarisées au monde, pourrait dégénérer en affrontement armé.
Les déclarations belliqueuses de Kim Jong-un interviennent également dans un contexte géopolitique déjà tendu dans la région, marqué par les ambitions croissantes de la Chine et les frictions sino-américaines. Une instabilité qui pourrait pousser Pyongyang à intensifier ses actions provocatrices.
La communauté internationale appelée à réagir
Face à cette situation préoccupante, la communauté internationale est appelée à maintenir une pression diplomatique et économique sur la Corée du Nord pour l’inciter à revenir à la table des négociations et à renoncer à ses ambitions nucléaires. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté par le passé de multiples trains de sanctions contre Pyongyang, sans parvenir pour autant à infléchir sa position.
Certains experts plaident pour une approche plus pragmatique, visant à geler le programme nucléaire nord-coréen plutôt qu’à obtenir une dénucléarisation complète et immédiate. Une option controversée, mais qui pourrait permettre de réduire les tensions à court terme et d’enclencher une dynamique de dialogue.
Quoi qu’il en soit, les récentes menaces de Kim Jong-un montrent que le dossier nucléaire nord-coréen est plus que jamais une source de préoccupation majeure pour la sécurité régionale et internationale. Une situation explosive, qui requiert une gestion prudente et une mobilisation concertée de la part de tous les acteurs concernés.