Dans un contexte géopolitique tendu au Caucase, le président français Emmanuel Macron a appelé ce jeudi à la signature “dans les meilleurs délais” d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Lors d’un entretien à l’Élysée avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, il a souligné que cet accord devait être conclu “dans l’intérêt de tous les peuples de la région”, en particulier ceux du Haut-Karabakh, territoire disputé au cœur du conflit.
Un soutien résolu de la France à l’Arménie
Emmanuel Macron a réaffirmé “la détermination de la France à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Arménie ainsi que les aspirations du peuple arménien à la paix et à la démocratie”. Paris entend ainsi jouer un rôle de médiateur pour favoriser le dialogue entre Erevan et Bakou. Cette position s’inscrit dans la lignée de la politique étrangère française, qui a tissé des liens étroits avec l’Arménie ces dernières années, notamment dans le domaine de la défense.
Des négociations de paix complexes
Malgré des avancées significatives, les pourparlers de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan demeurent complexes. Selon Nikol Pachinian, les deux parties sont d’accord sur environ 80% des points d’un potentiel traité. Erevan souhaiterait signer l’accord sur cette base, mais Bakou exige que tous les points litigieux soient réglés au préalable, notamment la question sensible du statut du Haut-Karabakh. Des diplomates occidentaux y voient une “manœuvre dilatoire” azerbaïdjanaise.
Emmanuel Macron a rappelé son attachement aux discussions en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan afin de parvenir, dans les meilleurs délais, à un traité de paix dans le strict respect du droit international.
– Communiqué de l’Élysée
L’Azerbaïdjan en position de force, l’Arménie fragilisée
Fort de ses succès militaires lors de la guerre de 2020 et de ses richesses gazières, l’Azerbaïdjan apparaît aujourd’hui en position de force dans les négociations. Son armée modernisée, notamment grâce au soutien turc, lui a permis de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh. A l’inverse, l’Arménie sort fragilisée du conflit, avec le sentiment d’avoir été “abandonnée” par son allié traditionnel russe. Erevan cherche donc à diversifier ses soutiens, en se tournant notamment vers la France.
Une fenêtre d’opportunité à saisir
Malgré ces difficultés, une véritable fenêtre d’opportunité semble s’ouvrir pour la paix. Bakou, qui accueillera en novembre la conférence internationale sur le climat COP29, fait l’objet d’une pression croissante de la communauté internationale pour conclure un accord avant cet événement de portée mondiale. Le président Macron entend bien saisir cette occasion, en s’appuyant sur le dialogue étroit noué avec les deux parties. L’objectif : parvenir enfin à une paix durable dans cette région du Caucase déchirée par des décennies de conflits.
- L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont d’accord sur environ 80% des points d’un potentiel traité de paix.
- Les succès militaires et les richesses gazières placent l’Azerbaïdjan en position de force dans les négociations.
- L’Arménie, fragilisée, cherche à diversifier ses soutiens en se tournant notamment vers la France.
En parallèle de ces efforts diplomatiques, Paris et Erevan ont convenu de “continuer à renforcer la coopération bilatérale” dans divers domaines. Un engagement fort qui témoigne de la solidité des liens unissant les deux pays, et de la volonté française d’œuvrer activement à la stabilité et à la prospérité du Caucase. Un défi majeur, à l’heure où les tensions régionales menacent toujours de dégénérer en nouvelles escalades militaires.