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Bernard Cazeneuve Torpillé par le PS : Les Dessous d’un Coup Politique

L'ex-chef du gouvernement Bernard Cazeneuve charge violemment le premier secrétaire du PS Olivier Faure, l'accusant d'avoir torpillé sa nomination à Matignon pour des calculs politiques. Une affaire qui illustre les profondes divisions de la gauche et complique encore la recherche d'une majorité stable pour...

C’est une bombe politique lâchée par Bernard Cazeneuve. L’ancien Premier ministre accuse sans détour le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et le chef des députés PS Boris Vallaud d’avoir sciemment fait capoter sa possible nomination à Matignon cet été. Un épisode qui en dit long sur les fractures béantes au sein de la gauche française.

Un Premier ministre socialiste, l’hypothèse avortée

Après les élections législatives qui ont privé Emmanuel Macron de majorité absolue, l’exécutif a entamé de complexes tractations pour tenter de constituer une majorité élargie. Parmi les pistes explorées : la nomination d’un Premier ministre issu du PS, en la personne de Bernard Cazeneuve. L’ancien locataire de Matignon sous François Hollande, respecté pour sa rigueur et son expérience, faisait figure de choix logique pour porter une alliance de “gouvernement” entre le centre et une partie de la gauche.

Mais c’était sans compter sur les réticences, voire le blocage, de la direction du PS. Si Bernard Cazeneuve a bien été reçu par Emmanuel Macron, les signaux envoyés par Olivier Faure et son entourage ont douché les espoirs de l’ancien ministre. Refusant de s’engager à ne pas censurer le gouvernement, les ténors socialistes ont torpillé la nomination de leur ancien camarade, ouvrant la voie à un Premier ministre de droite, Édouard Philippe.

Des calculs politiques à courte vue ?

Pour Bernard Cazeneuve, la responsabilité d’Olivier Faure et de Boris Vallaud est engagée. Les deux hommes auraient, selon lui, agi “avec jubilation” pour faire dérailler sa nomination, voyant d’un mauvais œil le retour au pouvoir d’une figure de l’aile droite du PS. Une stratégie à courte vue pour l’ancien Premier ministre, qui dénonce le “piège” dans lequel sont tombés ses camarades en refusant la main tendue d’Emmanuel Macron.

“On a prétendu que la question n’était pas celle du “qui” à Matignon, mais celle du “quoi”.”

Bernard Cazeneuve, Le Monde

En choisissant de rester arc-boutés sur une ligne d’opposition systématique, quitte à faire les affaires de la droite, les dirigeants du PS ont raté une occasion historique, estime Bernard Cazeneuve. Celui qui a porté jusqu’au bout l’idée d’un “pacte de gouvernement” regrette que la “rationalité” ait cédé le pas aux postures.

La gauche plus que jamais fracturée

Au-delà des personnes, c’est bien la ligne stratégique du PS qui est en cause. En refusant tout compromis avec la majorité présidentielle, le parti à la rose s’est enfermé dans un isolement politique mortifère. Et ce, au moment même où Jean-Luc Mélenchon réussissait à fédérer toute une gauche radicale derrière son leadership contesté.

Une fois de plus, la social-démocratie semble incapable de clarifier son positionnement, tiraillée entre compromis et opposition frontale. Un “en même temps” qui n’a plus grand chose à voir avec celui, assumé, d’Emmanuel Macron. Et qui laisse la gauche durablement fracturée, entre une aile réformiste déconsidérée et des Insoumis hégémoniques.

Vers un quinquennat de turbulences

Les conséquences de ce psychodrame politique ne sont pas anodines. En torpillant la nomination de Bernard Cazeneuve, la direction du PS a sans doute rendu un mauvais service à Emmanuel Macron. Mais elle a surtout compliqué encore davantage la constitution d’une majorité stable et cohérente pour les 5 ans à venir.

Résultat : l’exécutif se retrouve otage des humeurs de sa majorité relative, constamment sous la menace d’une motion de censure. Un climat politique délétère qui risque de paralyser l’action du gouvernement et de nourrir la défiance des Français envers leurs élites. Pas sûr que le jeu politique auquel se livrent les dirigeants socialistes soit le mieux à même de redonner du sens à l’engagement…

Les conséquences de ce psychodrame politique ne sont pas anodines. En torpillant la nomination de Bernard Cazeneuve, la direction du PS a sans doute rendu un mauvais service à Emmanuel Macron. Mais elle a surtout compliqué encore davantage la constitution d’une majorité stable et cohérente pour les 5 ans à venir.

Résultat : l’exécutif se retrouve otage des humeurs de sa majorité relative, constamment sous la menace d’une motion de censure. Un climat politique délétère qui risque de paralyser l’action du gouvernement et de nourrir la défiance des Français envers leurs élites. Pas sûr que le jeu politique auquel se livrent les dirigeants socialistes soit le mieux à même de redonner du sens à l’engagement…

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