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Radicalisation islamiste dans les écoles belges : l’inquiétude grandit

En Belgique, les comportements radicaux d'élèves liés à l'islam inquiètent de plus en plus les enseignants. Beaucoup s'alarment d'une réislamisation par le bas dans les écoles, devenues un "lieu conflictuel"...

Un vent d’inquiétude souffle parmi les enseignants en Belgique. En cause : la montée de comportements radicaux liés à l’islam chez de nombreux élèves. Beaucoup s’alarment d’une « réislamisation par le bas », transformant progressivement les écoles en «lieux conflictuels».

Une radicalisation préoccupante des jeunes musulmans

Selon Joël Kotek, politologue et historien, ce renouveau du religieux est particulièrement visible chez les jeunes générations. « Les jeunes sont davantage religieux que les grands-parents », constate-t-il, évoquant un phénomène également observable dans le monde arabe. Il y voit peut-être un lien avec « une sorte de désenchantement, la difficulté des États comme l’Égypte, le Maroc ou Israël à se construire ».

L’islamologue Radouane Attiya pointe quant à lui du doigt l’influence de la camaraderie, des réseaux sociaux et de certains imams radicaux sur ces jeunes «à la recherche d’une autorité». Une tendance qui contribuerait selon lui à « une sorte de clivage de la société et au retour d’un certain rigorisme religieux ».

L’école, cible d’une « idéologie islamiste »

Dans ce contexte, l’école apparaît comme une cible privilégiée pour diffuser ces idées radicales. « Il y a une idéologie islamiste à l’œuvre qui cible les écoles, car c’est là qu’on forme les esprits », alerte Laurence D’Hondt, co-autrice du livre « Allah n’a rien à faire dans ma classe ».

Depuis l’assassinat en France de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie qui avait montré des caricatures de Mahomet en classe, « enseigner est devenu dangereux », témoigne Maud, elle-même professeure d’histoire. « Même si on connaît nos élèves, il y a un sentiment d’insécurité, car on ignore s’ils en parleraient à un frère, un oncle, un cousin », confie-t-elle, ajoutant avoir déjà reçu des menaces de proches lui disant que sa « tête allait être mise à prix ».

Violences verbales et soutien au terrorisme en classe

Les témoignages d’enseignants font état de propos d’une grande violence tenus en classe. « Au moment des attentats, des élèves ont applaudi dans les classes, j’ai retrouvé sur le tableau le nom du Tunisien, auteur de la fusillade qui a tué deux Suédois », raconte Alicia. « Certains soutiennent le comportement des Afghans à l’égard des femmes », ajoute-t-elle.

Une autre enseignante, insultée de « raciste » par un père de famille après avoir fait une remarque à une élève portant l’abaya, pourtant interdite dans le règlement, déplore devoir « expliquer comment on vit en Belgique ». « Ce qui n’est pas mon rôle », souligne-t-elle.

Renforcer le soutien aux enseignants

Face à ces constats alarmants, les autorités tentent de réagir. La ministre de l’Enseignement Valérie Glatigny (MR) planche sur un nouveau contrat entre écoles, parents et élèves. Un service d’écoute sera aussi élargi aux problématiques d’autocensure afin de « restaurer l’autorité et le respect des enseignants ». Enfin, un baromètre du respect est lancé auprès des 130 000 professeurs pour identifier des pistes de solutions.

Mais au-delà de ces mesures, c’est un véritable changement de climat que beaucoup appellent de leurs vœux pour endiguer cette vague de radicalisation qui menace le modèle éducatif et les valeurs de la société belge. Un défi de taille qui s’annonce plus que jamais crucial pour l’avenir du pays.

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