La France traverse une période politique agitée comme elle en a rarement connu. Au cœur de la tourmente, une proposition choc formulée par les députés de La France Insoumise : ni plus ni moins que la destitution du président Emmanuel Macron. Une première sous la Ve République qui ne manque pas de faire réagir la classe politique et les observateurs.
LFI Dégaine La Procédure de Destitution
Tout commence lorsque les élus LFI déposent une proposition de résolution visant à lancer la procédure de destitution présidentielle, en vertu de l’article 68 de la Constitution. Leur argument principal : le président aurait “refusé de reconnaître le résultat” des dernières élections législatives qui ont vu sa coalition perdre la majorité absolue à l’Assemblée.
“Il s’agit de dénoncer le coup de force démocratique d’Emmanuel Macron.”
Antoine Léaument, député LFI
Cette initiative, inédite sous la Ve République, a franchi un premier pas en étant validée par le Bureau de l’Assemblée Nationale. La prochaine étape décisive : son examen par la Commission des Lois où siègent 73 députés.
Une Adoption Très Incertaine
Si les élus LFI veulent marquer les esprits avec leur proposition choc, ils savent que les chances de succès sont minces. Pour aboutir, la destitution doit en effet être votée par une majorité des 2/3 des parlementaires réunis en Haute Cour.
Sans surprise, la majorité présidentielle rejette en bloc cette initiative qu’elle juge dangereuse et infondée. Mais même dans les rangs de l’opposition, le soutien n’est pas acquis :
- Pour le Rassemblement National, c’est une “manœuvre d’enfumage”
- Les Républicains n’entendent pas s’associer
- Les Socialistes voteront “unanimement contre”
La Gauche Divisée, Les Institutions Menacées ?
Cette tentative de destitution révèle surtout les profondes divisions qui traversent la NUPES, la coalition de gauche. Là où LFI veut frapper un grand coup, ses partenaires socialistes ou écologistes adoptent une position plus prudente.
“J’ai peur que ça ne donne une légitimité nouvelle à Emmanuel Macron.”
Une députée socialiste
Au-delà du jeu politique, c’est la solidité même des institutions et de la Ve République qui se trouve questionnée par une telle procédure. Certains y voient un risque de déstabilisation dans une période déjà compliquée. D’autres, une saine respiration démocratique. Une chose est sûre : l’affaire est loin d’être terminée et chaque camp affûte déjà ses arguments pour les prochaines joutes.
