Plus d’une semaine après l’effroyable assassinat de Philippine, une étudiante de 22 ans dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne à Paris, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est rendu mardi soir au domicile de la famille endeuillée à Montigny-le-Bretonneux pour leur exprimer son soutien.
Un drame qui ébranle la France
Le meurtre particulièrement brutal de cette jeune femme a provoqué une vive émotion dans tout le pays. Philippine avait été vue pour la dernière fois le vendredi 20 septembre sur le campus de son université, avant que son corps ne soit découvert le lendemain lors d’une battue organisée dans le bois attenant. Un suspect de 22 ans, Taha O., a rapidement été interpellé et mis en examen pour viol et homicide.
Le profil inquiétant du suspect
Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que l’homme, de nationalité algérienne, avait été condamné en 2021 pour un viol et avait été libéré en juin après avoir purgé sa peine. Il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) mais était toujours présent sur le sol national au moment des faits, relançant le débat sur l’application de ces mesures d’expulsion.
L’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré
Bruno Retailleau, dans le JDD
La réaction du ministre Retailleau
Devant l’émotion suscitée par ce drame, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a tenu à réagir fermement. Dans une interview au JDD dimanche, il a estimé que « l’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré », des propos qui ont suscité une vive polémique y compris dans la majorité. Mardi, le ministre a regretté que ses déclarations aient été « instrumentalisées par de faux débats » et a réaffirmé son attachement à l’État de droit comme « fondement de notre République ».
Un soutien à la famille endeuillée
Au-delà des débats, Bruno Retailleau a tenu à manifester son soutien à la famille de Philippine en se rendant à leur domicile mardi soir. Une visite émouvante, loin des caméras, pour exprimer la solidarité de la nation à des parents effondrés par la perte de leur fille dans des circonstances aussi tragiques.
Cette rencontre illustre la volonté du gouvernement de ne pas rester insensible face à ce drame qui a bouleversé les Français. Au-delà des enjeux sécuritaires et migratoires, c’est d’abord à la douleur d’une famille que le ministre a voulu faire écho par ce déplacement.
Un deuil national
Dans cette petite ville des Yvelines, c’est toute une communauté qui est sous le choc depuis la découverte du corps de Philippine. Étudiante brillante et appréciée de tous, la jeune femme laisse un grand vide pour ses proches et ses camarades.
Des rassemblements et des marches blanches ont été organisés en sa mémoire, réunissant des centaines de personnes venues exprimer leur tristesse et leur incompréhension face à ce crime odieux. Une minute de silence a également été observée sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Philippine restera dans nos cœurs comme le symbole d’une jeunesse fauchée dans sa fleur par une violence inouïe
Un proche de la famille
L’enquête se poursuit
Alors que le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire, les investigations se poursuivent pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes du meurtre de Philippine. Les enquêteurs cherchent notamment à retracer le parcours de Taha O. et à déterminer s’il a agi seul ou bénéficié de complicités.
La personnalité du jeune homme, déjà condamné pour des faits de viol, interroge sur d’éventuelles failles dans son suivi judiciaire après sa sortie de prison en juin dernier. Son maintien sur le territoire français malgré son OQTF fait également l’objet de vives critiques.
Autant de questions auxquelles devra répondre l’enquête, afin que toutes les responsabilités soient établies dans ce drame qui endeuille la France. En attendant, c’est le temps du recueillement et du soutien aux proches de Philippine, à qui le ministre de l’Intérieur a tenu à manifester la solidarité de la Nation.
Un geste fort pour ne pas oublier cette jeune vie fauchée dans des circonstances tragiques, et pour réaffirmer la détermination des autorités à tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue. Car au-delà de l’émotion et des débats, c’est d’abord à la mémoire de Philippine que chacun doit rendre hommage.
