Le Moyen-Orient est une fois de plus au bord d’un précipice alors qu’une attaque massive de missiles iraniens contre Israël fait craindre une escalade incontrôlable dans la région. Téhéran affirme avoir lancé quelque 200 missiles, dont certains hypersoniques, pour venger la mort de dirigeants du Hezbollah et du Hamas, galvanisant les tensions déjà vives entre les deux puissances régionales rivales.
Une attaque iranienne sans précédent
L’attaque, baptisée “Promesse honnête 2”, marque un nouveau sommet dans les tensions croissantes entre l’Iran et Israël. Selon les Gardiens de la révolution iraniens, l’opération visait à “frapper le cœur” d’Israël en représailles à la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et du chef du Hamas Ismaël Haniyeh, tués la semaine dernière au Liban. L’Iran affirme avoir agi en “autodéfense” après avoir fait preuve de “retenue” pendant des mois.
L’ampleur et la sophistication de l’attaque ont stupéfié de nombreux observateurs. L’Iran aurait utilisé pour la première fois des missiles hypersoniques, une avancée technologique significative qui rend la défense beaucoup plus difficile. Même si Israël affirme avoir intercepté la plupart des projectiles avec son système de défense “Dôme de fer”, l’attaque illustre une nouvelle escalade périlleuse.
Israël promet une riposte sévère
Face à cette agression, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis que l’Iran “paiera le prix” de son “erreur”. “Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l’attaquons”, a-t-il martelé, suggérant une riposte imminente et sévère d’Israël. Cette perspective fait craindre un embrasement généralisé dans une région déjà hautement inflammable.
“L’Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix”
Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien
De son côté, Téhéran a averti qu’il frapperait “toutes les infrastructures” israéliennes avec “une plus grande intensité” si Israël ripostait. Une surenchère verbale qui fait planer le spectre d’une guerre ouverte entre les deux ennemis jurés, aux conséquences potentiellement dévastatrices pour toute la région.
La communauté internationale appelle au calme
Face à cette escalade explosive, la communauté internationale multiplie les appels à la retenue. Le président américain Joe Biden a réaffirmé le “soutien total” des États-Unis à Israël, tout en indiquant que des discussions étaient “en cours” sur la réponse à apporter. L’Union Européenne, la France, le Royaume-Uni ou encore le Japon ont fermement condamné l’attaque iranienne.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence mercredi pour tenter de désamorcer la crise. Mais beaucoup craignent qu’il ne soit déjà trop tard pour empêcher l’engrenage de la violence, tant les positions semblent irréconciliables et les enjeux élevés pour les deux camps.
La région retient son souffle
Au-delà d’Israël et de l’Iran, c’est toute la région qui est suspendue à l’évolution de la situation. Un embrasement pourrait rapidement impliquer le Liban, la Syrie, l’Irak, voire s’étendre au Golfe, dans un gigantesque jeu de dominos aux ramifications complexes et potentiellement incontrôlables.
Beaucoup d’observateurs craignent un scénario du pire, avec une confrontation directe entre l’Iran et Israël qui dégénérerait rapidement en une guerre régionale de grande ampleur, sur fond de menace nucléaire iranienne et d’implication des grandes puissances. Un cauchemar géopolitique aux conséquences inimaginables.
Face à ces risques, les efforts diplomatiques s’intensifient pour tenter de trouver une issue à cette crise explosive. Mais avec des positions aussi antagonistes et des enjeux aussi vitaux pour les différents acteurs, la marge de manœuvre semble bien mince. La région, et le monde, retiennent leur souffle face à ce qui pourrait être un tournant majeur et tragique au Proche-Orient.
