Dans un discours très attendu mardi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a présenté sa feuille de route pour les prochains mois, entre prudence budgétaire et compromis politiques pour tenter de rassembler sa majorité relative. Retour sur les annonces clés.
Un plan en trois axes pour redresser le pays
Durant près d’une heure et demie, Michel Barnier a déroulé son plan d’action articulé autour de trois priorités :
- Assainir les finances publiques avec un effort fiscal jugé indispensable au vu de l’état des comptes
- Réformer en profondeur l’économie pour renouer avec la croissance et l’emploi
- Lancer de grands chantiers sociaux et écologiques pour répondre aux attentes des Français
Une cure d’austérité en perspective
Fidèle à sa réputation de grand argentier, Michel Barnier a annoncé des mesures d’économies tous azimuts pour redresser les comptes publics :
- Gel des dépenses de l’État et des collectivités en 2025
- Report de certains projets d’investissements
- Suppression de niches fiscales
- Réforme des retraites avec un allongement progressif de la durée de cotisation
Ces efforts seront douloureux mais nécessaires pour assainir nos finances et retrouver des marges de manœuvre.
Michel Barnier
Des réformes économiques ambitieuses
Pour doper la compétitivité et l’emploi, le Premier ministre a détaillé un plan de réformes structurelles :
- Assouplissement du marché du travail
- Réforme de l’assurance chômage pour inciter au retour à l’emploi
- Baisse des impôts de production pesant sur les entreprises
- Plan de formation et d’apprentissage massif
- Simplification des normes et procédures administratives
L’écologie et le social n’ont pas été oubliés
Preuve qu’il cherche à élargir sa base à gauche, Michel Barnier a promis plusieurs avancées sociales et environnementales :
- Revalorisation du SMIC et des petites retraites
- Création d’un revenu jeunes pour les 18-25 ans
- Plan d’isolation thermique des logements
- Développement des énergies renouvelables
- Loi pour l’égalité salariale femmes-hommes
Des réactions mitigées sur les bancs de l’Assemblée
À l’issue du discours, les applaudissements furent mesurés, y compris dans la majorité. La Première ministre devra batailler ferme pour faire voter ses réformes. Les Insoumis ont déjà promis une opposition frontale, tandis que la droite juge le plan encore trop timide. Michel Barnier joue gros avec ce premier grand oral.
Malgré ces réserves, Le Figaro salue un discours « assez efficace », sobre mais ambitieux dans ses objectifs. Seul le temps dira si l’ancien négociateur du Brexit parviendra à ce grand écart entre rigueur et compromis pour réformer le pays. Affaire à suivre dans les prochains mois.