ActualitésInternational

Julian Assange : De Wikileaks au plaidoyer pour le journalisme

Julian Assange, libéré après avoir "plaidé coupable de journalisme", s'exprime pour la première fois depuis sa sortie de prison devant le Conseil de l'Europe. Le fondateur de Wikileaks revient sur son parcours et les accusations dont il fait l'objet. Une figure controversée qui soulève des questions sur la liberté d'expression et le rôle des lanceurs d'alerte.

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a affirmé lors d’une audition devant le Conseil de l’Europe être “libre aujourd’hui après avoir plaidé coupable d’avoir fait du journalisme”. Une déclaration qui résonne comme un plaidoyer pour la liberté d’expression et d’information, mais aussi comme un rappel des controverses qui entourent ce personnage emblématique.

De Wikileaks à l’emprisonnement

Julian Assange s’est fait connaître en 2010 avec les révélations fracassantes de sa plateforme Wikileaks. Des centaines de milliers de documents classifiés sur les activités diplomatiques et militaires américaines ont été publiés, provoquant un séisme médiatique et diplomatique sans précédent.

Mais cette transparence a un prix. Accusé d’espionnage par les États-Unis, Julian Assange a passé 7 ans réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres pour échapper à une extradition. Arrêté en 2019, il a été incarcéré dans des conditions dénoncées par ses soutiens et les défenseurs des droits de l’homme.

Un “prisonnier politique” selon certains

La détention de Julian Assange a été qualifiée de “disproportionnée” par des élus du Conseil de l’Europe, qui le considèrent comme un “prisonnier politique”. Son cas illustre les risques encourus par ceux qui divulguent des informations sensibles, même au nom de l’intérêt public.

“J’espère que mon témoignage pourra servir à mettre en évidence les faiblesses des garde-fous existants et à aider ceux dont les cas sont moins visibles mais qui sont tout aussi vulnérables”

a déclaré Julian Assange devant la commission.

Liberté retrouvée mais bataille inachevée

Libéré en juin dernier après un accord avec la justice américaine, Julian Assange reste une figure controversée. Ses partisans saluent son combat pour la transparence, quand ses détracteurs pointent son imprudence et les risques pour la sécurité des États.

Son audition au Conseil de l’Europe marque un retour sur la scène publique, mais sa bataille est loin d’être terminée. Il a demandé une grâce présidentielle à Joe Biden pour effacer sa condamnation, une requête rendue incertaine par ses prises de position.

Quel avenir pour le journalisme d’investigation ?

Au-delà du cas personnel de Julian Assange, c’est la question de la protection des sources et des lanceurs d’alerte qui est posée. Dans un monde où la surveillance et le secret s’accentuent, quel est l’avenir du journalisme d’investigation ?

Les révélations de Wikileaks ont montré l’importance de ce travail de divulgation, mais aussi ses limites et ses risques dans le système actuel. La libération de Julian Assange est peut-être une victoire, mais le combat pour la liberté d’informer est loin d’être gagné.

L’ère post-Wikileaks

Depuis l’incarcération de son fondateur, Wikileaks a perdu en influence mais a ouvert la voie à d’autres initiatives de transparence. Des médias comme le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont pris le relais avec des méthodes plus sécurisées de transmission et de traitement des données sensibles.

Mais la vigilance reste de mise. Les pressions sur la presse, la surveillance de masse et la criminalisation des sources fragilisent le droit à l’information. Le plaidoyer de Julian Assange résonne comme un appel à défendre ce pilier démocratique qu’est le journalisme, dans toute sa diversité et sa nécessité.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.