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Barnier dévoile son plan d’action : cap sur les économies et l’immigration

Le premier ministre Michel Barnier s'apprête à prononcer son discours de politique générale dans un contexte budgétaire et politique très délicat. Entre exigences d'économies et volonté de réforme de l'immigration, il devra trouver le bon cap pour...

C’est un exercice délicat et très attendu auquel se livre ce mardi le premier ministre Michel Barnier. À 15h, devant les députés réunis dans l’hémicycle du Palais Bourbon, le locataire de Matignon doit prononcer son discours de politique générale, plus d’un mois après sa nomination à la tête du gouvernement. L’ancien négociateur européen pour le Brexit y dévoilera les grands axes de son action, dans un contexte budgétaire particulièrement contraint.

Entre rigueur budgétaire et justice sociale

Michel Barnier devra en effet trouver le bon équilibre entre la nécessité de redresser des finances publiques très dégradées, avec un déficit qui pourrait dépasser les 6% cette année, et la volonté de ne pas trop pénaliser les ménages, déjà éprouvés par l’inflation. Un exercice d’équilibriste rendu encore plus périlleux par l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Pour y parvenir, le premier ministre envisage des hausses d’impôts « temporaires », comme il l’a laissé entendre ces derniers jours. Une piste qui ne fait pas l’unanimité, y compris dans son propre camp.

« La priorité, c’est la baisse de la dépense »

– Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée

Invité de RTL mardi matin, Laurent Wauquiez, le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée, a ainsi répété que la priorité devait être « la baisse de la dépense ». Tout en se disant prêt à accepter des hausses d’impôts « temporaires » et « justes », en échange d’« économies massives » sur les dépenses publiques.

Retailleau sème le trouble sur l’immigration

Le discours de politique générale de Michel Barnier intervient aussi dans un contexte politique tendu, après les propos très droitiers de son ministre de l’Intérieur sur l’immigration. Dans une interview au Figaro ce week-end, Bruno Retailleau a estimé que « l’immigration zéro » était « un objectif qu’il faut tendre » et que « l’État de droit n’est pas intangible ».

Des déclarations polémiques qui ont suscité un tollé dans l’opposition et jusqu’au sein de la majorité, poussant le ministre à faire machine arrière ce mardi. Dans un communiqué, Bruno Retailleau a regretté que ses propos aient été « instrumentalisés » et rappelé que l’État de droit était « le fondement de notre République ».

Un premier ministre sous pression

Ces controverses n’arrangeront pas la tâche de Michel Barnier, qui doit déjà composer avec des alliés turbulents et une opposition remontée. Le Rassemblement national a ainsi prévenu qu’il ne voterait pas la confiance, tandis que la gauche prépare une motion de censure. Seul le groupe Renaissance semble prêt à soutenir pleinement le premier ministre.

Face à ces vents contraires, Michel Barnier veut incarner une ligne de « vérité » et de « courage », selon son entourage. Une gageure dans un pays qui semble de plus en plus ingouvernable. Son discours de politique générale en dira long sur sa capacité à imprimer sa marque et donner un cap clair à l’action de l’exécutif pour les prochains mois.

La pression sera également dans la rue, avec plus de 180 manifestations prévues en France ce mardi à l’appel de plusieurs syndicats, pour protester contre la politique du gouvernement. Un baptême du feu en forme de test grandeur nature pour Michel Barnier et son équipe.

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