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L’urine humaine, le nouveau fertilisant innovant qui révolutionne l’agriculture

Et si l'urine humaine devenait le nouvel or vert de l'agriculture ? Dans le Rhône, un agriculteur visionnaire teste cette méthode surprenante pour fertiliser ses champs de maïs. Une révolution qui pourrait bien changer la face de l'agriculture moderne...

Dans un petit village du Rhône, Gilbert Bouricand, agriculteur passionné et curieux de nature, a décidé de se lancer dans une expérience pour le moins inhabituelle : fertiliser ses champs de maïs avec de l’urine humaine. Une initiative surprenante qui s’inscrit dans une démarche d’agriculture durable et circulaire, visant à réduire l’usage d’engrais chimiques polluants.

L’urine, un fertilisant naturel méconnu

Loin d’être un simple déchet, l’urine humaine regorge en réalité de nutriments essentiels à la croissance des plantes, tels que l’azote, le phosphore et le potassium. Des éléments nutritifs que nous consommons via notre alimentation et qui se retrouvent concentrés dans nos excréments.

Un humain produit en moyenne 500 litres d’urine par an, soit l’équivalent de 5,6 kg d’azote pur, suffisamment pour fertiliser 400 m2 de culture.

– Fabien Esculier, chercheur et coordinateur du programme OCAPI

Pourtant, la valorisation de l’urine en agriculture reste marginale, la majeure partie de cette précieuse ressource étant tout simplement évacuée dans les eaux usées. Un gaspillage que déplore Gilbert Bouricand : « Quand on sait que l’on importe massivement des engrais chimiques issus de ressources non renouvelables, c’est aberrant de ne pas exploiter cette manne gratuite et locale ! ».

Le projet Kolos : collecter l’urine à grande échelle

C’est dans ce contexte que la métropole de Lyon a lancé le projet Kolos, visant à étudier la faisabilité d’une filière de fertilisation à base d’urine à l’échelle de deux communes pilotes, Quincieux et Lissieu. L’objectif : collecter les urines des habitants via un réseau de toilettes sèches publiques et privées, puis les stocker et les hygiéniser avant épandage dans les champs.

Un défi logistique et sanitaire de taille, mais qui ouvre des perspectives prometteuses selon Marc Pérotin, chef de projet : « À terme, on estime que l’urine pourrait couvrir 30% des besoins en azote de l’agriculture française. Sans compter les bénéfices environnementaux, en réduisant les pollutions liées aux engrais chimiques et les émissions de gaz à effet de serre. »

Des résultats encourageants sur le terrain

Fin avril, Gilbert Bouricand a ainsi procédé aux premiers épandages d’urine sur ses parcelles de maïs, en substitution partielle de ses engrais habituels. « J’ai constaté une pousse vigoureuse des plants, avec un feuillage d’un vert éclatant. Le maïs a l’air d’apprécier ce petit cocktail maison ! », s’enthousiasme l’agriculteur, qui compte bien étendre l’expérience sur des surfaces plus importantes.

Des analyses sont en cours pour évaluer l’impact agronomique précis de cette fertilisation, ainsi que l’absence de risques pour l’environnement et la santé humaine. « On se doit d’être prudents et rigoureux, mais je suis convaincu que l’urine a un rôle à jouer pour rendre notre agriculture plus résiliente et durable », assure Gilbert Bouricand.

Vers un changement des mentalités

Au-delà des aspects techniques, c’est aussi un véritable changement de regard qui s’impose sur nos déchets corporels. « Il faut dépasser les préjugés et réaliser que l’urine n’est pas sale en soi. C’est une ressource naturelle comme une autre, qu’il serait dommage de gâcher », souligne Marc Pérotin.

Une prise de conscience qui fait peu à peu son chemin, à mesure que les initiatives se multiplient en France et en Europe pour recycler les nutriments de l’urine. Reste à convaincre agriculteurs, décideurs et citoyens de franchir le pas, pour faire de la « golden eau » un pilier de l’agriculture de demain.

Qui aurait cru qu’un jour, nos petites commissions deviendraient la clé d’une révolution agricole ? C’est le genre d’innovation dont on a besoin pour nourrir durablement la planète !

– Gilbert Bouricand, agriculteur pionnier de la fertilisation à l’urine
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