Un jugement peu ordinaire s’est tenu mardi 24 septembre au tribunal correctionnel de Cherbourg. Sur le banc des accusés, un siège vide. L’homme qui aurait dû l’occuper, un migrant soudanais de 27 ans sans domicile fixe, reste aux abonnés absents. Poursuivi pour agressions sexuelles sur mineurs, il a été jugé en son absence.
Un match de foot qui dérape
Retour sur les faits, survenus le 4 juillet dernier. Ce jour-là, des enfants disputent une partie de football sur le terrain d’un groupe scolaire de Cherbourg. Le migrant soudanais se joint à eux. Mais rapidement, le jeu vire au cauchemar.
Selon les témoignages recueillis, l’homme aurait d’abord lancé le ballon sur les fesses d’une fillette de 13 ans, avant de la toucher de ses mains. Un geste délibéré, puisqu’il aurait ensuite mimé son sexe avec ses doigts. Dans le même temps, il se serait saisi d’un garçon de 9 ans, l’enlaçant tout en effleurant ses parties intimes.
Le suspect nie et se volatilise
Interpellé, le Soudanais conteste les faits. Une expertise psychiatrique est ordonnée, mais le mis en cause ne se présente pas au rendez-vous fixé le 2 septembre. Depuis, plus de nouvelles. “On n’a aucune idée d’où il est”, confie une source proche du dossier.
Condamné pour une agression, relaxé pour l’autre
Malgré son absence, l’audience a bien eu lieu. Pour les gestes déplacés sur la fillette de 13 ans, le tribunal a condamné le prévenu à 4 mois de prison avec sursis. Il sera également inscrit au fichier des délinquants sexuels et devra verser 300 euros aux parents de la victime, parties civiles, en réparation du préjudice moral.
En revanche, concernant les attouchements présumés sur le petit garçon, le migrant a été relaxé. Faute d’éléments matériels suffisants, le doute a profité à l’accusé sur ce volet.
Questions en suspens
Ce jugement soulève de nombreuses interrogations. Comment un homme soupçonné de tels actes a-t-il pu disparaître dans la nature ? Les autorités ont-elles pris la mesure de sa dangerosité présumée ? Quelles répercussions cette affaire aura-t-elle sur le débat autour de l’accueil des migrants ?
Autant de questions qui resteront sans réponse tant que le principal intéressé n’aura pas été retrouvé. Un avis de recherche a été lancé, mais les chances de le localiser s’amenuisent de jour en jour. Une impunité qui risque de laisser un goût amer aux victimes présumées et leurs familles.