La polémique enfle autour des propos de Lucie Castets, première ministrable du Nouveau Front populaire (NFP), concernant la régularisation des sans-papiers. Après avoir déclaré sur BFMTV qu’il fallait « régulariser tous les sans-papiers », qu’ils travaillent ou non, la candidate de la gauche tente de clarifier sa position dans une interview accordée à Libération.
Lucie Castets nuance ses déclarations
Face au tollé suscité par ses propos, notamment au sein de son propre camp politique, Lucie Castets fait machine arrière. Elle estime que le débat a été mal posé et que la question de la régularisation ne peut pas se résumer à un « tout ou rien ». L’ancienne directrice financière de la Ville de Paris affirme que certaines personnes présentes depuis longtemps sur le territoire et ayant construit leur vie en France « doivent pouvoir faire l’objet d’une régularisation », mais refuse d’étendre cette mesure à tous.
Des critères précis pour la régularisation
Lucie Castets évoque plusieurs critères à prendre en compte pour décider d’une régularisation, au-delà du seul critère du travail : le temps de présence en France, la scolarisation des enfants ou encore la situation familiale. Elle souligne l’importance de permettre à ces personnes d’accéder aux papiers pour favoriser leur intégration et leur permettre de travailler dans des conditions satisfaisantes.
Si une personne sous OQTF a déjà été condamnée pour des faits graves, elle ne doit pas faire l’objet d’une régularisation.
Lucie Castets dans Libération
La candidate du NFP tient toutefois à rassurer sur sa fermeté, précisant que les personnes sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et ayant déjà été condamnées pour des faits graves ne pourront pas bénéficier d’une régularisation.
La polémique révélatrice d’un débat mal engagé
Au-delà de la polémique, Lucie Castets regrette de ne pas avoir pu développer une pensée plus nuancée lors de son passage sur BFMTV. Elle critique le cadrage binaire du débat, entre régularisation totale et fermeture complète. Son objectif était avant tout de pointer du doigt les insuffisances de la politique migratoire actuelle, avec un empilement de lois qui ne donnent pas de résultats satisfaisants selon elle.
Cette affaire met en lumière la difficulté à aborder sereinement la question sensible de l’immigration, sujet clivant s’il en est. Entre intransigeance et laxisme, la voie est étroite pour proposer une politique migratoire à la fois humaine et réaliste. Un défi de taille pour Lucie Castets et le Nouveau Front populaire, qui devront clarifier leur position pour espérer convaincre sur ce thème central du débat politique.