Alors que les tensions ne cessent de s’intensifier à la frontière israélo-libanaise, l’armée de défense d’Israël (Tsahal) brandit désormais ouvertement la menace d’une offensive terrestre contre le Hezbollah au sud du Liban. Cette escalade militaire fait craindre un embrasement de grande ampleur dans la région.
Israël durcit le ton face au Hezbollah
Depuis lundi et le lancement officiel de l’opération “Flèche du nord”, Tsahal multiplie les frappes aériennes contre des positions du Hezbollah dans le sud du Liban et la plaine de la Bekaa. L’objectif affiché est de sécuriser la frontière nord d’Israël et de permettre le retour des 60 000 habitants évacués de la zone depuis près d’un an.
Mais mercredi, le chef d’état-major israélien, le général Herzl Halevi, est allé plus loin en demandant à la 7e brigade blindée de se tenir prête pour une éventuelle entrée au Liban. Un message similaire a été relayé par le service de communication de Tsahal, expliquant que les bombardements visent à préparer le terrain pour les troupes au sol.
Le Hezbollah ne cède pas
De son côté, la milice chiite libanaise ne semble pas prête à céder face à la pression israélienne. Pour la première fois, une roquette du Hezbollah a visé la région de Tel-Aviv mercredi, marquant une escalade dans la nature des tirs.
Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la campagne.
— Un haut responsable militaire israélien
Les analystes estiment qu’Israël cherche à pousser le Hezbollah jusqu’à son “point de rupture” par une campagne de bombardements intensifs. Mais pour l’instant, le mouvement chiite résiste et maintient la pression sur les localités du nord d’Israël.
Vers une nouvelle guerre ouverte ?
Beaucoup redoutent que ce bras de fer débouche sur un nouveau conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah, comme en 2006. À l’époque, une offensive terrestre de Tsahal n’avait pas permis de venir à bout de la milice chiite, solidement implantée dans le sud du Liban.
15 ans plus tard, le Hezbollah a encore renforcé son arsenal et son maillage territorial, rendant l’équation encore plus complexe pour l’armée israélienne. Une invasion terrestre s’annonce périlleuse et pourrait enliser Tsahal dans une guerre d’usure coûteuse.
La communauté internationale appelle à la retenue
Alors que la situation semble sur le point de basculer, la communauté internationale multiplie les appels au calme et à la retenue. L’ONU, l’Union Européenne et les États-Unis exhortent les deux parties à interrompre l’escalade et à revenir à la table des négociations.
Mais sur le terrain, la logique guerrière semble pour l’instant l’emporter. Israël se dit déterminé à en finir avec la menace du Hezbollah à sa frontière nord tandis que le “Parti de Dieu” jure de ne pas plier face à la supériorité militaire israélienne.
Dans ce face-à-face périlleux où chacun joue la politique du pire, une étincelle pourrait suffire à mettre le feu aux poudres et à précipiter la région dans un nouveau cycle de violences meurtrières. Plus que jamais, la voie diplomatique apparaît comme la seule issue raisonnable pour sortir de l’engrenage.
