Imaginez la surprise des archéologues lorsqu’ils ont découvert, enfouis sous le sol du paisible village de Villedieu-sur-Indre, près de Châteauroux, les restes soigneusement alignés de 28 chevaux et 2 chiens. Une scène à la fois étonnante et mystérieuse, figée dans le temps depuis 2000 ans. Qui étaient ces équidés ? Pourquoi ont-ils été enterrés ici, en pleine Guerre des Gaules ? Les scientifiques de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont désormais la délicate mission d’élucider ce secret enfoui depuis deux millénaires.
Une découverte inattendue au cœur de l’Indre
C’est à l’occasion de travaux d’aménagement pour une déviation routière que les archéologues ont fait cette trouvaille étonnante. Pas moins de 11 fosses renfermant les restes de 28 chevaux et 2 chiens, tous soigneusement disposés. Les équidés, couchés sur le flanc droit, la tête orientée vers le sud. Les canidés, eux, allongés sur le flanc gauche, le regard tourné vers l’ouest. Une mise en scène troublante et énigmatique qui soulève de nombreuses interrogations.
Des sépultures datant de l’époque gauloise
Les premières analyses permettent de dater ces tombes équines de l’époque de la Guerre des Gaules, il y a environ 2000 ans. Une période troublée durant laquelle Jules César a conquis la Gaule, non sans une farouche résistance de la part des peuples celtes. Ces chevaux appartenaient-ils à des guerriers gaulois tombés au combat ? Ont-ils fait l’objet d’un sacrifice rituel ? À ce stade, le mystère reste entier.
Tous ces chevaux sont des mâles dans la fleur de l’âge.
– Un archéologue de l’Inrap
Selon les premières constatations des archéologues, les 28 chevaux enterrés ici étaient tous des étalons dans la force de l’âge. Des bêtes robustes qui devaient très certainement servir de montures de guerre aux combattants celtes. Mais dans quelles circonstances ont-ils perdu la vie ? Lors d’une bataille contre les légions romaines ? Ou ont-ils été sacrifiés selon un rituel précis ? Seule la suite des analyses scientifiques permettra peut-être de lever le voile sur ce mystère.
Le cheval, un animal sacré chez les Gaulois
Dans la culture celtique, le cheval occupait une place très particulière. Cet animal était considéré comme sacré, associé au culte du soleil et perçu comme un intermédiaire entre le monde des vivants et celui des dieux. Les Gaulois vouaient un véritable culte à cet équidé noble et fougueux, allant parfois jusqu’à l’inhumer avec son cavalier. Une pratique qui pourrait expliquer la présence de ces mystérieuses sépultures équines à Villedieu-sur-Indre.
Les prochaines étapes de l’enquête archéologique
Avant la fin de la campagne de fouilles, l’ensemble des squelettes équins et canins seront minutieusement exhumés et transférés dans les laboratoires de l’Inrap. Là, ils seront soumis à une batterie d’analyses scientifiques pour tenter de percer les secrets de leur origine, leur mode de vie et les circonstances de leur mort. Autant d’indices qui permettront peut-être aux archéologues de reconstituer le puzzle de ce mystère vieux de 2000 ans.
En attendant, cette découverte exceptionnelle nous plonge au cœur de la Guerre des Gaules et de la fascinante relation qui unissait les Celtes à leurs fidèles destriers. Un témoignage rare et précieux sur une page méconnue de notre Histoire, qui ne manquera pas de passionner les scientifiques et le grand public. Les mystérieuses sépultures équines de Villedieu-sur-Indre n’ont pas fini de faire parler d’elles et de nous en apprendre davantage sur nos lointains ancêtres gaulois et leur rapport au monde équin.
