Après des mois de tensions et de violences, la Nouvelle-Calédonie semble connaître une accalmie relative. Selon le Haut-commissariat de la République, la nuit du mardi 24 septembre a été marquée par des “troubles limités” sur l’ensemble de l’archipel, placé sous très haute surveillance.
Un dispositif sécuritaire renforcé
Cette nuit plus calme intervient après le déploiement massif de 6 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, à l’approche de la journée symbolique du 24 septembre. Cette date, qui marque la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853, cristallise les tensions entre loyalistes et indépendantistes kanaks.
Depuis quatre jours, c’est la nuit peut-être la plus calme sur l’agglomération de Nouméa.
– Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République
Couvre-feu et interdictions
Outre le dispositif sécuritaire, plusieurs mesures ont été prises par les autorités pour tenter d’endiguer les violences :
- Prolongation du couvre-feu de 18h à 6h
- Interdiction des rassemblements
- Interdiction du port et transport d’armes
- Interdiction de vente d’alcool
Bilan des troubles
Depuis le début des troubles le 13 mai, le lourd bilan s’élève à :
13 morts | dont 2 gendarmes |
2 938 interpellations | à ce jour |
Les deux dernières victimes sont des insurgés kanaks tués lors d’une intervention des forces de l’ordre dans la nuit du 18 au 19 septembre.
L’ombre des revendications indépendantistes
Derrière ces violences se dessine la question sensible de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Malgré trois référendums d’autodétermination en 2018, 2020 et 2021 qui ont vu la victoire du non à l’indépendance, les indépendantistes kanaks contestent la légitimité du dernier scrutin, boycotté par leur camp.
Vers un apaisement durable ?
Si la nuit relativement calme du 24 septembre est un signe encourageant, la situation reste précaire en Nouvelle-Calédonie. Pour ramener une paix durable, il faudra plus que des mesures sécuritaires. Un dialogue politique sincère entre toutes les parties prenantes semble indispensable pour définir un avenir commun et apaiser durablement les tensions.
L’État, les loyalistes et les indépendantistes kanaks parviendront-ils à renouer le fil du dialogue pour dessiner ensemble le futur de l’archipel ? C’est tout l’enjeu des prochains mois pour sortir la Nouvelle-Calédonie de l’ornière de la violence.