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Polarisation Sociétale : Quand le Progressisme Mène la Danse Morale

La non-nomination de Laurence Garnier au ministère de la Famille en raison de ses positions traditionnelles sur l'IVG et le mariage pour tous révèle l'emprise grandissante du progressisme dans notre société. Jusqu'où ira cette lutte d'influence ?

Notre société traverse une période de polarisation extrême, où les visions du monde s’entrechoquent avec une rare violence. L’épisode de la nomination avortée de Laurence Garnier au ministère de la Famille en est l’illustration emblématique. Écartée en raison de ses positions traditionnelles sur l’IVG et le mariage pour tous, elle incarne les tensions qui déchirent notre pays entre progressistes et conservateurs.

Le poids grandissant du progressisme dans la société

Depuis le milieu du XXe siècle, notre société a connu une mutation fulgurante des mœurs, portée par un courant progressiste de plus en plus influent. Libéralisation des comportements, individualisation des parcours de vie : les changements ont été si rapides et plébiscités avec tant de ferveur qu’ils ont creusé un fossé abyssal entre les tenants de la modernité et ceux attachés à une partie au moins des valeurs traditionnelles.

Nous assistons à un effondrement brutal de la morale chrétienne qui dominait jusqu’alors, laissant place à une opposition radicale, presque fanatique, entre anciens et modernes.

Chantal Delsol, philosophe

Cette polarisation extrême s’explique par la vitesse à laquelle les mœurs ont évolué, mais aussi par l’adhésion enthousiaste qu’ont suscitée ces changements auprès d’une large frange de la population. Le progressisme est devenu la nouvelle norme morale, reléguant les positions traditionnelles au rang d’archaïsmes rétrogrades.

L’affaire Laurence Garnier, révélatrice des tensions

Dans ce contexte, la non-nomination de Laurence Garnier apparaît comme un symbole fort. Pressentie pour diriger le ministère de la Famille, cette femme politique de droite a finalement été écartée en raison de ses positions jugées trop conservatrices sur des sujets sociétaux majeurs comme la constitutionnalisation de l’IVG ou le mariage pour tous. Elle a dû se contenter du secrétariat d’État à la Consommation.

Cet épisode illustre le nouveau rapport de force qui s’est installé dans notre société. Défendre certaines valeurs traditionnelles semble désormais impossible pour accéder aux plus hautes fonctions, comme si cela constituait une faute morale rédhibitoire. Le progressisme impose son magistère jusque dans la composition du gouvernement.

Vers une radicalisation du débat public ?

Dès lors, on peut s’interroger sur les conséquences d’une telle évolution. À force de disqualifier moralement toute position s’écartant du progressisme dominant, ne risque-t-on pas de radicaliser encore davantage le débat public ? Les “réactionnaires” autoproclamés, se sentant marginalisés voire méprisés, pourraient être tentés par des discours extrêmes, creusant toujours plus le fossé avec les “progressistes”.

C’est tout l’enjeu des années à venir : réussir à faire dialoguer ces deux France qui ne se comprennent plus et se regardent en chiens de faïence. Le défi est immense, tant les positions semblent irréconciliables sur des sujets aussi fondamentaux que la famille, la procréation ou la fin de vie. Mais il en va de la cohésion de notre société.

L’épisode Laurence Garnier n’est qu’un révélateur parmi d’autres de cette lutte d’influence qui se joue entre progressistes et conservateurs. Une lutte dont l’issue est incertaine mais qui, si elle devait se poursuivre sur le mode de la radicalité, pourrait nous mener au bord de la guerre civile. À nous de trouver les voies du dialogue pour éviter ce scénario catastrophe.

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