La frontière entre Israël et le Liban est à nouveau le théâtre de violences inquiétantes. Tôt dimanche matin, le mouvement chiite libanais Hezbollah a tiré plus de 100 roquettes sur le nord d’Israël, contraignant des centaines de milliers d’habitants à se précipiter dans des abris antiaériens. L’armée israélienne a immédiatement riposté en bombardant des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban. Face à cette escalade militaire, l’ONU met en garde contre une “catastrophe imminente” et appelle à la retenue.
Le Hezbollah intensifie ses tirs de roquettes
Selon l’armée israélienne, les tirs de roquettes du Hezbollah se sont déroulés en deux salves, peu avant 5h et peu après 6h du matin. Au total, environ 105 projectiles ont franchi la frontière, déclenchant les sirènes d’alerte dans tout le nord d’Israël. Des centaines de milliers d’Israéliens ont dû se réfugier précipitamment dans des abris souterrains.
Ces tirs, les plus intenses depuis des mois, ont provoqué au moins quatre blessés légers par des éclats d’obus près de Haïfa. Ils ont aussi déclenché plusieurs incendies dans cette région. Toutes les écoles sont fermées jusqu’à lundi soir dans un rayon pouvant aller jusqu’à 80 km de la frontière libanaise.
Riposte immédiate de l’armée israélienne
En représailles, l’aviation et l’artillerie israéliennes ont mené des frappes sur des positions du Hezbollah dans le sud du Liban, visant principalement des rampes de lancement de roquettes. L’objectif est d’empêcher la poursuite des tirs vers Israël. Ces échanges de feu transfrontaliers sont devenus quasi-quotidiens ces derniers mois, mais ils atteignent une intensité particulièrement préoccupante ce dimanche.
Le Hezbollah affirme soutenir son allié palestinien du Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
– Un porte-parole du Hezbollah
L’ONU redoute une “catastrophe imminente”
Face à cette escalade militaire particulièrement explosive, la représentante de l’ONU au Liban Jeanine Hennis-Plasschaert tire la sonnette d’alarme. Sur Twitter, elle met en garde contre une “catastrophe imminente” au Proche-Orient :
Alors que la région est au bord d’une catastrophe imminente, nous ne pouvons pas le dire assez : il n’y a PAS de solution militaire pour rendre l’un ou l’autre côté plus sûr.
– Jeanine Hennis-Plasschaert, coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban
Les tensions entre Israël et le Liban n’ont cessé de s’aggraver ces derniers mois, sur fond de crise politique et économique au Liban. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a considérablement accru ses tirs de roquettes vers Israël. De son côté, l’Etat hébreu maintient une posture de fermeté, répliquant systématiquement par des raids aériens.
Beaucoup craignent que ce cycle de violences ne dégénère en un nouveau conflit ouvert entre les deux pays, après la dévastatrice guerre de 2006. La communauté internationale, à commencer par l’ONU, appelle les deux parties à la plus grande retenue pour éviter l’embrasement. Mais sur le terrain, la logique guerrière semble pour l’instant l’emporter, faisant peser de lourdes menaces sur la stabilité déjà précaire de la région.