Au cœur des majestueuses ruines de Persépolis, un ennemi invisible et tenace s’attaque lentement aux vestiges millénaires de cette cité antique emblématique de l’Iran. Des lichens, ces organismes mi-champignon mi-algue, rongent inexorablement les pierres ancestrales, menaçant ce joyau du patrimoine iranien. Face à ce fléau, les experts s’alarment et se mobilisent pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être.
Persépolis, un trésor antique en péril
Construite au VIe siècle avant notre ère, Persépolis fut la capitale fascinante de l’Empire perse sous la dynastie des Achéménides. Ses ruines majestueuses, qui s’étendent sur plus de 125 000 m2, témoignent de la grandeur et de la richesse de cette civilisation antique. Mais aujourd’hui, c’est un ennemi microscopique qui met en péril ce site exceptionnel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les lichens, résultat de la symbiose entre un champignon et une algue, prolifèrent sur les pierres millénaires de Persépolis. En s’infiltrant dans les moindres interstices, ils fragilisent la structure même des vestiges. Pour Alireza Asgari Chaverdi, archéologue et directeur du site, l’urgence est absolue :
Les lichens constituent la menace la plus sérieuse pour Persépolis. Ils peuvent réduire en poussière les reliefs en moins d’un siècle. C’est une course contre la montre qui est engagée pour sauver ce patrimoine exceptionnel.
– Alireza Asgari Chaverdi, archéologue et directeur du site de Persépolis
La science à la rescousse des pierres antiques
Face à cette menace, les experts iraniens et internationaux unissent leurs efforts pour tenter d’éradiquer les lichens qui grignotent lentement Persépolis. Laser, substances chimiques, brossage… Toutes les méthodes sont expérimentées pour stopper la progression de ces organismes voraces, sans pour autant abîmer les précieuses pierres antiques.
Mais la tâche est immense et les moyens limités. Shahram Rahbar, qui supervise la conservation du site, tire la sonnette d’alarme :
Nous manquons cruellement de ressources pour lutter efficacement contre les lichens. Sans une mobilisation internationale, ce joyau de notre patrimoine risque de disparaître à jamais.
– Shahram Rahbar, responsable de la conservation de Persépolis
Un cri d’alarme pour sauver l’héritage perse
La révélation de la menace qui pèse sur Persépolis a suscité une vive émotion en Iran. Ce site antique exceptionnel est en effet un symbole fort de l’identité et de la fierté nationales. Aux quatre coins du pays, des voix s’élèvent pour réclamer des moyens supplémentaires afin de sauver ce trésor en péril.
Pour Ghashghaï, un retraité de 82 ans, la mobilisation doit être générale :
Persépolis appartient à notre histoire, à nos racines. Nous devons tout faire pour le préserver et le transmettre aux générations futures. C’est un devoir sacré.
– Ghashghaï, 82 ans, retraité
Au-delà de l’Iran, c’est tout le patrimoine mondial qui est concerné par la menace qui pèse sur Persépolis. Ce joyau antique, témoin unique d’une des plus grandes civilisations de l’histoire, doit être sauvé à tout prix. Il en va de notre devoir de mémoire et de transmission. La communauté internationale saura-t-elle se mobiliser à temps ? L’avenir de Persépolis, et d’une partie de notre histoire commune, est plus que jamais entre nos mains.
