Alors que la France retient son souffle, les ultimes tractations se poursuivent en coulisses pour finaliser la composition du tant attendu gouvernement Barnier. Entre jeux d’alliances, pressions des différents camps et impératifs d’équilibre, les dernières heures s’annoncent décisives avant l’annonce officielle qui devrait intervenir ce week-end. Plongée dans les enjeux de ce remaniement qui s’annonce déjà historique.
Un remaniement sous haute tension
Depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon, les consultations s’enchaînent à un rythme effréné pour composer un gouvernement capable de répondre aux défis du pays. Mais entre les exigences des différentes familles politiques et la nécessité de dégager une majorité stable, l’équation s’avère particulièrement ardue à résoudre.
Principale pomme de discorde, la répartition des portefeuilles régaliens continue de cristalliser les tensions. Si Les Républicains semblent en passe de décrocher plusieurs ministères clés, leurs prises de position passées sur des sujets sociétaux clivent une partie de la majorité. Le cas de Laurence Garnier, pressentie à la Famille, illustre parfaitement ces dissensions.
Le profil de Laurence Garnier cabre l’aile gauche du camp Macron qui lui reproche son engagement lors de la Manif pour tous
– Un proche du dossier
Des équilibres politiques fragiles
Au-delà des personnes, c’est tout l’équilibre politique du futur gouvernement qui reste à définir. Entre le poids des différents partis dans l’hémicycle et leur capacité à peser sur les futures réformes, les arbitrages s’annoncent serrés. Les proches d’Édouard Philippe mettent ainsi en garde contre un gouvernement qui serait “compatible mais pas cohabitable”.
Autre point de vigilance, les ambitions présidentielles de plusieurs ministrables comme Gérald Darmanin ou Laurent Wauquiez sont scrutées de près. Leur présence ou non au gouvernement sera lourde de sens pour la suite du quinquennat.
L’épineuse question budgétaire
En toile de fond de ces négociations politiques, l’enjeu budgétaire reste prégnant. Avec un déficit public estimé à 5,6% du PIB en 2024, la marge de manœuvre s’annonce étroite pour conduire les réformes promises. Et les pistes évoquées, comme une éventuelle hausse d’impôts, font déjà grincer des dents.
Michel Barnier a assuré qu’il ne ferait pas de «hausse d’impôts pour les classes moyennes»
Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics
Des Français dans l’attente
Face à ces enjeux, l’impatience et les attentes des Français sont immenses. Selon un récent sondage, près de 82% d’entre eux jugent «important» que le nouveau gouvernement soit annoncé rapidement pour pouvoir se mettre au travail.
- 57% souhaitent que le gouvernement soit resserré avec moins de ministres
- 76% attendent des personnalités d’expérience à des postes clés
- 69% espèrent l’arrivée de nouvelles têtes pour incarner le renouveau
Autant de signaux que l’exécutif ne peut ignorer au moment de finaliser son équipe. Michel Barnier semble en avoir conscience, lui qui promet un gouvernement “rassembleur”, “à l’écoute” et “tourné vers le quotidien des Français”. Reste à savoir s’il parviendra à tenir cette délicate ligne de crête.
Les prochaines heures décisives
Selon nos informations, les derniers arbitrages étaient toujours en cours ce samedi matin à l’Élysée et à Matignon. Mais sauf surprise de dernière minute, le gouvernement Barnier devrait être annoncé ce week-end pour une prise de fonction dans la foulée.
Un signe de l’imminence de cette annonce : les futurs ministres ont pour consigne de se tenir prêts à rejoindre leur ministère dès la composition dévoilée. Un petit-déjeuner de travail pourrait même réunir l’ensemble de la nouvelle équipe dès lundi matin.
Seule certitude, avec ce casting tant attendu, c’est une nouvelle phase du quinquennat qui s’ouvre. Un moment charnière où chaque choix, chaque alliance sera déterminante pour la suite. Michel Barnier joue gros sur cette première manche, lui qui sait que sa légitimité et sa capacité à réformer en dépendront largement. Les prochaines heures s’annoncent donc décisives, pour le gouvernement comme pour le pays. Le compte à rebours est lancé.