Le Liban est à nouveau secoué par les violences après qu’une frappe israélienne a fait 12 morts à Beyrouth, dont Ibrahim Aqil, haut commandant de la redoutable unité Radwan du Hezbollah. Cet événement marque une escalade dangereuse dans le conflit qui oppose Israël au mouvement chiite libanais, faisant craindre un embrasement de la région.
Ibrahim Aqil, Cible de Choix pour Israël
La mort d’Ibrahim Aqil n’est pas anodine. Ce haut gradé du Hezbollah était le chef de l’unité Radwan, considérée comme l’élite militaire du mouvement. Aqil avait été blessé quelques jours plus tôt par l’explosion de son bipeur, attribuée à Israël. Sa présence lors de la frappe de vendredi laisse penser qu’il était bien la cible principale des Israéliens.
Ibrahim Aqil, alias Tahsin, était décrit par les États-Unis comme un “membre principal” du Hezbollah, organisation qu’ils tiennent pour responsable de l’attentat contre leur ambassade à Beyrouth en 1983.
Le Figaro
Un Coup Dur pour le Hezbollah
La disparition d’Ibrahim Aqil représente une perte significative pour le Hezbollah. En plus de son rôle de premier plan au sein de l’unité Radwan, il faisait partie du cercle rapproché du chef du mouvement, Hassan Nasrallah. C’est le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis l’ouverture du front sud-libanais il y a près d’un an.
Cette frappe intervient quelques jours seulement après une série d’explosions spectaculaires ayant visé les systèmes de transmission du Hezbollah. Si Israël n’a pas revendiqué cette attaque, nombreux sont ceux qui y voient sa signature. Hassan Nasrallah avait promis un “terrible châtiment” en représailles.
Vers une Escalade Incontrôlable ?
Depuis jeudi, les échanges de tirs se sont intensifiés de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise. L’armée israélienne affirme qu’environ 140 roquettes ont été tirées depuis le Liban, tandis que le Hezbollah revendique des tirs sur plusieurs sites militaires israéliens.
La mort d’Ibrahim Aqil risque fort d’attiser les braises d’un conflit qui ne demandait qu’à s’embraser. Déjà, les réactions affluent de toutes parts :
- Le Hamas palestinien condamne une “escalade brutale”
- L’Iran, parrain du Hezbollah, dénonce une frappe “vicieuse”
- L’ONU se dit très inquiète et appelle à la “désescalade”
Israël n’agit pas en vue de provoquer une large escalade, mais conformément aux objectifs définis. Nos ennemis n’ont aucun lieu où se réfugier, pas même la banlieue de Beyrouth.
Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense
Pour l’heure, nul ne peut dire jusqu’où ira cette nouvelle flambée de violences. Une chose est sûre : avec la mort d’Ibrahim Aqil, c’est un peu plus d’huile qui a été versée sur le feu d’un conflit qui n’en finit pas d’embraser le Proche-Orient. Le Liban, déjà meurtri par une crise économique et politique sans précédent, en sera-t-il à nouveau le théâtre principal ? L’avenir nous le dira, mais les prémices sont pour le moins inquiétants.