L’élection présidentielle américaine de 2024 promet déjà son lot de rebondissements. Mercredi, les autorités américaines ont révélé qu’une cyberattaque orchestrée par des pirates informatiques iraniens avait visé les équipes de campagne des candidats. Des documents volés à l’ancien président Donald Trump ont été envoyés à l’équipe de Kamala Harris, colistière de Joe Biden qui s’est depuis retiré de la course.
L’Iran dans le collimateur du FBI et du renseignement américain
Dans un communiqué conjoint, le FBI, le bureau du Directeur du renseignement national (ODNI) et l’Agence de sécurité des infrastructures et de la cybersécurité (CISA) ont pointé du doigt la responsabilité de l’Iran dans cette attaque informatique. Selon eux, les hackers iraniens ont ciblé des “individus alors associés à la campagne du président Joe Biden” en leur envoyant des emails non sollicités contenant des “extraits de documents volés et non publics de la campagne de l’ancien président Donald Trump”.
Les agences américaines soulignent qu’aucun de ces emails n’a obtenu de réponse de la part de l’équipe de Kamala Harris. La mission iranienne auprès de l’ONU a rejeté ces accusations, déclarant que l’Iran “ne possède ni l’intention ni les motifs pour interférer dans l’élection présidentielle américaine”.
Une ingérence étrangère qui inquiète à l’approche du scrutin
Au-delà de l’Iran, les autorités mettent en garde contre une recrudescence des tentatives d’ingérence étrangère à l’approche de l’élection de novembre. La Russie et la Chine sont également pointées du doigt pour leurs efforts visant à “exacerber les divisions de la société américaine pour leur propre bénéfice”. Les pirates auraient aussi tenté de divulguer les documents de campagne de Trump auprès de médias non cités.
Des acteurs étrangers augmentent leurs activités d’influence sur l’élection.
– Communiqué des autorités américaines
Face à ces révélations, l’équipe de Donald Trump a réagi en affirmant que cette cyberattaque était la “preuve que les Iraniens interfèrent activement dans l’élection pour aider Kamala Harris et Joe Biden car ils savent que le président Trump restaurera ses dures sanctions contre l’Iran”.
Les candidats dans le viseur des hackers
Cet incident met en lumière la vulnérabilité des campagnes électorales face aux menaces informatiques. Tant Donald Trump que Kamala Harris ont récemment affirmé avoir été victimes de cyberattaques, ce qu’ont confirmé plusieurs géants de la technologie comme Microsoft et Google.
À un peu plus d’un an du scrutin, cette nouvelle attaque vient raviver les craintes d’une ingérence étrangère massive, comme lors de la présidentielle de 2020. Les autorités américaines promettent une vigilance accrue mais le spectre d’une élection sous influence plane déjà sur la campagne.
Un coup dur pour les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran
Au-delà de son impact sur la campagne électorale, cette cyberattaque risque d’envenimer encore davantage les relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Iran. Depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 et le rétablissement des sanctions, les tensions n’ont cessé de croître entre les deux pays.
Si l’implication directe du gouvernement iranien dans cette attaque n’est pas démontrée, nul doute que cet incident sera brandi par les partisans d’une ligne dure envers Téhéran. La question iranienne, déjà au cœur des débats lors de la présidentielle de 2020, pourrait à nouveau s’inviter dans la campagne.
Alors que les candidats fourbissent leurs armes en vue de l’échéance de novembre 2024, cette cyberattaque vient rappeler que la menace d’ingérence étrangère est plus que jamais d’actualité. Dans une campagne électorale de plus en plus digitalisée, la sécurité informatique s’annonce comme un enjeu majeur des prochains mois. Reste à savoir si cet avertissement sera suffisant pour blinder les équipes de campagne face aux assauts des hackers du monde entier.
