Imaginez, en un instant, des milliers de petits appareils explosant simultanément aux quatre coins d’un pays. C’est exactement ce qui s’est produit mardi dernier au Liban, lorsque d’innombrables bipeurs utilisés par le Hezbollah ont été mystérieusement détruits, semant chaos et désolation. Un coup de maître attribué à Israël, dont l’ingéniosité n’a d’égal que la détermination à affaiblir son ennemi juré.
Le Hezbollah frappé au cœur
L’attaque, d’une précision diabolique, aurait fait au moins 12 morts et 2800 blessés parmi les rangs du Hezbollah, dont de nombreux combattants. Un choc opérationnel et psychologique qui ébranle le mouvement chiite jusque dans ses fondations. Car au-delà des pertes humaines, c’est tout un système de communication qui s’effondre, laissant les membres du parti désemparés et vulnérables.
C’est un appareil d’espionnage ! Israël n’a pas besoin de plus que cela ! Jetez-les, enterrez-les ! C’est dangereux !
– Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, à propos des téléphones portables en février dernier
La signature des services secrets israéliens
Si l’attaque est inédite par son ampleur, le modus operandi rappelle étrangement les méthodes éprouvées du Mossad et du Shin Bet. Car depuis les années 70, les services secrets israéliens excellent dans l’art d’utiliser les moyens de communication pour traquer et éliminer leurs cibles, des cadres de l’OLP aux terroristes du Hamas en passant par les combattants du Hezbollah.
Un tour de force technologique
Mais comment diable les Israéliens ont-ils réussi un tel exploit ? Selon le New York Times, les espions auraient tout simplement piégé les bipeurs lors d’une commande passée par le Hezbollah auprès d’une société taïwanaise. Un véritable tour de force technologique qui démontre une fois de plus la supériorité du renseignement israélien dans ce conflit asymétrique qui l’oppose aux milices pro-iraniennes.
- Capacité d’infiltration des réseaux d’approvisionnement ennemis
- Miniaturisation des explosifs pour intégration dans des appareils électroniques
- Coordination d’une détonation simultanée à grande échelle
Le Hezbollah condamné à la régression technologique ?
Face à la menace israélienne, les organisations terroristes semblent condamnées à régresser technologiquement dans l’espoir d’échapper à la surveillance de leur adversaire. Du téléphone portable au talkie-walkie en passant par le bipeur, chaque nouvelle tentative se solde invariablement par un échec cuisant, rappelant au Hezbollah sa vulnérabilité face à un ennemi qui a toujours un coup d’avance.
Un message fort à l’Iran et ses alliés
Au-delà de l’aspect opérationnel, cette attaque revêt une dimension symbolique forte dans le contexte de tensions croissantes entre Israël et l’Iran. En s’en prenant directement aux capacités de communication du Hezbollah, l’État hébreu adresse un message sans équivoque à Téhéran et ses supplétifs : nul n’est à l’abri de la longue main des services secrets israéliens, quelles que soient les précautions prises.
Israël prouve au Hezbollah qu’il n’est pas en mesure de protéger complètement son système.
– David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’IRIS
Vers une escalade des tensions au Moyen-Orient ?
Si l’élimination ciblée de combattants ennemis fait partie intégrante de la doctrine militaire israélienne, une attaque d’une telle envergure pourrait bien marquer un tournant dans la confrontation avec le Hezbollah. Déjà fragilisé par les sanctions américaines et la crise économique qui frappe le Liban, le mouvement chiite pourrait être tenté de riposter pour ne pas perdre la face, au risque d’une escalade incontrôlable.
Une chose est sûre : en frappant le Hezbollah au cœur de son système nerveux, Israël vient de remporter une victoire tactique majeure dans cette guerre de l’ombre qui se joue des frontières et des moyens conventionnels. Reste à savoir jusqu’où les deux ennemis sont prêts à aller dans cette surenchère technologique aux conséquences potentiellement dévastatrices pour la région.