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L’inflation britannique stable à 2,2% : la BoE fera-t-elle une pause ?

L'inflation au Royaume-Uni se maintient à 2,2% en août. La Banque d'Angleterre va-t-elle en profiter pour marquer une pause dans sa politique de resserrement monétaire ? Découvrez les enjeux de cette décision cruciale pour l'économie britannique...

Alors que les regards sont braqués sur la décision imminente de la Banque d’Angleterre (BoE) concernant les taux d’intérêt, les derniers chiffres de l’inflation au Royaume-Uni viennent apporter un éclairage précieux. En août, l’indice des prix à la consommation est resté stable à 2,2% sur un an, un niveau qui ne devrait pas, a priori, perturber outre mesure la BoE dans sa réflexion.

Un statu quo qui soulève des interrogations

Si cette stabilité peut sembler de bon augure, elle cache en réalité une situation plus complexe. L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits aux prix les plus volatils, a en effet augmenté à 3,6% contre 3,3% en juillet. Une donnée qui pourrait inciter la BoE à la prudence dans son assouplissement monétaire.

Des facteurs contradictoires

Comme le souligne Grant Fitzner, chef économiste à l’ONS, plusieurs fluctuations de prix se sont contrebalancées en août. Si les tarifs aériens ont fortement augmenté, notamment vers les destinations européennes, cette hausse a été compensée par la baisse des prix à la pompe et dans la restauration.

Ces 2,2% d’inflation devraient soutenir les prédictions selon lesquelles la Banque d’Angleterre maintiendra ses taux.

– Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot

Vers une pause dans la hausse des taux ?

Pour beaucoup d’analystes, ce chiffre d’inflation ne devrait pas suffire à déclencher une baisse surprise des taux lors de la réunion de la BoE jeudi. La banque centrale avait déjà réduit son taux directeur début août, de 5,25% à 5%, mais en se montrant prudente sur la suite du desserrement.

Sanjay Raja, analyste chez Deutsche Bank, table plutôt sur “un nouvel assouplissement de la politique restrictive en novembre”. D’ici là, la BoE aura plus de recul sur la trajectoire de l’inflation, qui pourrait selon certains économistes atteindre un pic de 3% en début d’année prochaine avant de refluer.

L’exemple de la Fed et de la BCE

La décision de la BoE sera scrutée d’autant plus près qu’elle intervient au lendemain de celle, très attendue, de la Réserve fédérale américaine. La Fed devrait annoncer mercredi soir sa première baisse de taux depuis 2020. La BCE a quant à elle déjà actionné le levier à deux reprises en trois mois.

Dans ce contexte, le choix de la Banque d’Angleterre sera un signal fort envoyé aux marchés et aux acteurs économiques. Maintenir ses taux pourrait être interprété comme une volonté de ne pas relâcher trop vite les efforts, au risque de voir l’inflation repartir. Mais une telle décision ne serait pas sans conséquence sur la croissance économique du pays, déjà éprouvée par le Brexit et la crise énergétique.

Des paramètres à prendre en compte

Au-delà de l’inflation, la BoE devra aussi considérer d’autres indicateurs clés comme le marché de l’emploi, le commerce international ou encore la stabilité financière. Autant de paramètres qui rentrent en ligne de compte dans la délicate équation de la politique monétaire.

Une chose est sûre : la décision de jeudi, quelle qu’elle soit, sera disséquée et commentée. Elle donnera le “la” de la rentrée économique au Royaume-Uni et sera un test pour la gouverneure de la BoE, Andrew Bailey, en poste depuis 2020 et qui doit jongler avec les turbulences liées au Brexit et à la guerre en Ukraine.

La BoE marche sur un fil, entre volonté de juguler l’inflation et nécessité de soutenir l’activité. Un exercice d’équilibriste périlleux, où chaque pas est scruté et chaque décision lourde de conséquences. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir économique du Royaume-Uni et le crédit de sa banque centrale.

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