C’est un moment charnière pour l’Union Européenne. Ce mardi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a dévoilé son nouveau casting de commissaires, qui devront encore passer le cap des auditions au Parlement européen dans les prochaines semaines. Parité, compétitivité et controverses sont au cœur des enjeux.
40% de femmes : la parité en question
Avec 11 femmes pour 16 hommes, soit 40%, la nouvelle Commission n’atteint pas la parité promise par von der Leyen. Un chiffre en deçà des attentes, même si un rééquilibrage de dernière minute a été opéré, notamment avec l’attribution de 4 des 6 vice-présidences à des femmes.
Il reste encore du travail à accomplir.
– Ursula von der Leyen, sur la parité au sein de la Commission
Des portefeuilles stratégiques remaniés
Au-delà de la question de la parité, c’est une véritable redistribution des cartes qui s’opère avec cette nouvelle Commission :
- Une vice-présidence dédiée à la Transition écologique pour l’Espagnole Teresa Ribera.
- L’Italien Raffaele Fitto, membre du gouvernement Meloni, obtient le titre de vice-président à la Cohésion et aux Réformes, malgré les réticences de la gauche et du centre.
- Un nouveau poste de commissaire à la Défense et à l’Espace pour le Lituanien Andrius Kubilius, signe des menaces russes et du conflit ukrainien.
Le départ fracassant de Thierry Breton
Mais c’est surtout la démission surprise du commissaire français sortant Thierry Breton qui a marqué les esprits. Dénonçant la “gouvernance douteuse” d’Ursula von der Leyen, il est remplacé par Stéphane Séjourné, proche d’Emmanuel Macron, qui hérite d’un important portefeuille dédié à la Prospérité et la Stratégie industrielle.
Le président Macron a proposé Stéphane Séjourné. Je connais très bien Stéphane Séjourné et je suis convaincue qu’il sera un excellent commissaire européen.
– Ursula von der Leyen, sur le nouveau commissaire français
L’Italie “retrouve son rôle central” selon Meloni
Pour Giorgia Meloni, Première ministre italienne, la nomination de Raffaele Fitto à la vice-présidence “confirme le rôle central retrouvé par notre pays au sein de l’UE”. Un satisfecit qui en dit long sur les rapports de force au sein de la nouvelle Commission.
Des auditions déterminantes au Parlement
Mais avant d’entrer en fonction, les futurs commissaires devront encore convaincre les eurodéputés lors des auditions au Parlement européen. Un exercice périlleux, alors que plusieurs députés souhaitent faire tomber le candidat hongrois Olivér Várhelyi, jugé trop proche de Viktor Orban.
Au final, c’est une Commission renouvelée mais sous tension qui s’apprête à prendre les rênes de l’Union européenne. Parité en demi-teinte, jeux d’influence et défis politiques majeurs : les cartes sont rebattues, mais l’avenir du projet européen reste plus que jamais à écrire dans un contexte international troublé.