Derrière la façade respectable d’un père de famille se cachait en réalité un prédateur sexuel au passé criminel glaçant. Dominique Pelicot, 58 ans, actuellement jugé pour les sordides “viols de Mazan”, est également mis en examen dans deux autres affaires non élucidées datant des années 90 : une tentative de viol et un viol suivi d’un meurtre. Des révélations qui dévoilent le double visage d’un homme à la duplicité troublante.
Une tentative de viol dans une agence immobilière
Le 11 mai 1999, Marion, 19 ans, est agressée sexuellement par un homme se faisant passer pour un client dans l’agence immobilière où elle travaille en Seine-et-Marne. L’individu, d’apparence courtoise et distinguée, demande à visiter un bien. Une fois seul avec la jeune femme dans l’appartement, son comportement change du tout au tout.
Après 24 ans, les investigations révèlent un lien avec Dominique Pelicot : son ADN est retrouvé sur la scène de crime. L’accusé nie farouchement, évoquant une erreur. Mais son passé de prédateur sexuel et sa capacité à tromper son entourage rendent cette défense peu crédible aux yeux des enquêteurs.
Un viol suivi d’un meurtre sordide
En septembre 1994, le corps sans vie d’une femme de 39 ans est retrouvé dans son appartement de Valence. Sylviane a été violée puis étranglée. Un crime sordide qui restera longtemps irrésolu, malgré des traces ADN retrouvées sur les lieux.
Mais un élément relance l’enquête près de 30 ans plus tard : la correspondance ADN entre ces traces et le profil de Dominique Pelicot. Déjà soupçonné dans l’affaire des viols de Mazan, ce nouveau rebondissement confirme son implication probable dans cet homicide. À l’époque du meurtre de Sylviane, l’accusé était chauffeur-routier et sillonnait les routes de France.
Il est très rare qu’une personne commette un tel crime une seule fois dans sa vie.
– Un officier de police judiciaire
Un criminel dissimulé derrière une façade respectable
Comment un homme en apparence si ordinaire a-t-il pu dissimuler un tel passé criminel ? Chauffeur-routier, infirmier psychiatrique, père de famille… Dominique Pelicot donnait l’image d’une personne sans histoires. Personne dans son entourage ne soupçonnait sa face sombre.
Un mode opératoire similaire se dessine dans ces trois affaires : droguer sa victime pour abuser d’elle, voire la livrer à d’autres. Une emprise, une domination exercées dans l’ombre. De quoi s’interroger sur l’existence potentielle d’autres victimes.
Si sa culpabilité est avérée dans ces cold cases, cela confirmerait que les viols de Mazan ne seraient que la face émergée de l’iceberg. Derrière le masque du père de famille se cacherait un prédateur sexuel récidiviste, capable de livrer sa femme à des inconnus recrutés sur internet. Un profil inquiétant de pervers narcissique, sans empathie ni remords.
Ce dossier est hors norme par l’ampleur des faits et la duplicité de l’accusé.
– L’avocate des parties civiles
Un procès sous haute tension
Alors que s’ouvre le procès des viols de Mazan, ces révélations sur le passé criminel de Dominique Pelicot alourdiront sans doute les charges retenues contre lui. Au delà des 50 accusés dans ce dossier, c’est la personnalité de cet homme et ses pulsions prédatrices qui seront scrutées.
La défense aura fort à faire pour contrer ces nouveaux éléments accablants. Comment justifier le silence, les mensonges et la duplicité de l’accusé pendant près de 30 ans ? Une attitude qui démontre son absence totale de remords et de prise de conscience.
Pour les victimes, ces procès représentent une épreuve douloureuse mais nécessaire. Obtenir justice, faire condamner leur bourreau, comprendre son mode opératoire… Autant d’étapes essentielles pour tenter de se reconstruire. Au-delà de l’affaire des viols de Mazan, c’est toute la trajectoire criminelle d’un prédateur sexuel dissimulé qui sera jugée.