Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, un cheval d’aluminium de six mètres de haut attire tous les regards. C’est “Zeus”, le majestueux destrier qui avait galopé sur la Seine lors de la spectaculaire cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, le 26 juillet dernier. Exposé jusqu’au 8 septembre, ce chef-d’œuvre métallique est devenu l’attraction incontournable des Parisiens et touristes, qui se pressent chaque jour par milliers pour l’admirer, le photographier et revivre un peu de la magie des JO.
Une affluence record pour voir “le grand cheval magique”
Dès le premier jour de son installation, les places pour accéder à l’exposition du cheval métallique des JO sont parties en quelques heures. Ce sont au total 30 000 tickets qui ont été réservés en un clin d’œil par des visiteurs impatients. Depuis, c’est un ballet incessant sur le parvis de l’Hôtel de Ville, avec une affluence record d’environ 100 personnes toutes les 15 minutes.
Parmi eux, beaucoup d’enfants émerveillés comme le petit Yaël, 8 ans, qui manipule avec précaution le téléphone de son père pour se prendre en photo devant “le grand cheval magique”. Mais aussi des nostalgiques des Jeux qui viennent là comme en “pèlerinage”, à l’image de Marianne, 56 ans, qui pousse ses cinq petits-enfants à poser fièrement devant la star du jour.
Un moment suspendu dans le temps
Car plus de trois semaines après la fin des épreuves olympiques, nombreux sont ceux qui ont du mal à laisser partir “l’enthousiasme des JO“. “On a vécu un moment tellement fort, tellement incroyable pendant ces Jeux“, confie Élodie, une enseignante parisienne de 34 ans. “Voir ce cheval, c’est comme faire durer un peu le rêve, comme s’accrocher à un souvenir tangible de cette effervescence qu’on a connue“.
Les JO sont terminés mais la magie est toujours là, comme en suspension. Ce cheval en est le symbole.
Élodie, 34 ans, enseignante
Prolonger la flamme olympique
D’où cet engouement exceptionnel pour “Zeus” et cette exposition événement à l’Hôtel de Ville, transformée en véritable lieu de recueillement de la flamme olympique. “C’est une façon de ne pas tourner la page trop brutalement“, analyse Marc, un retraité venu spécialement de Marseille. “Pendant deux semaines, on a vécu au rythme des exploits des athlètes, dans une ambiance de fête et de communion. Le retour à la normale est difficile. Alors voir ce cheval, c’est un peu comme prolonger le rêve éveillé“.
Face à un tel succès populaire, la Mairie de Paris réfléchit déjà à pérenniser l’installation au-delà du 8 septembre. Histoire de faire perdurer encore un peu “l’esprit des Jeux“, comme une madeleine de Proust de l’été olympique.
Un défi technique réussi
Il faut dire que ce cheval de la cérémonie d’ouverture des JO tient de l’exploit. Conçu par le studio de création Dirty Monitor, il a nécessité plus de 2 500 heures de travail et mobilisé une équipe de 50 personnes. Haut de 6 mètres, long de 5,50 mètres et pesant 800 kilos, il est entièrement réalisé en aluminium brossé.
Pour accomplir sa chevauchée fantastique, Zeus était installé sur une barge spécialement conçue pour épouser les courbes de la Seine. Tractée par un bateau électrique, elle lui permettait d’avancer à 12 km/h en totale autonomie, dans un ballet parfaitement réglé avec les autres tableaux de la cérémonie.
Ce cheval incarne le savoir-faire et la créativité qui font la renommée de la France dans le monde.
Anne Hidalgo, maire de Paris
Un nouveau lieu de rendez-vous des Parisiens
Installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville, Zeus attire désormais les foules qui se pressent pour l’admirer de près, le toucher et se prendre en photo à ses côtés. Beaucoup laissent exploser leur créativité pour essayer de se mettre en scène de façon originale avec la statue.
“C’est plus fort que moi, à chaque fois que je passe devant, il faut que je m’arrête pour le regarder“, sourit Leïla, une riveraine. “C’est devenu mon petit rituel du matin. Je crois que je ne suis pas la seule à qui il fait cet effet !“. Le soir, l’effet est encore plus saisissant, avec un jeu de lumières qui fait scintiller la statue et en révèle toute la beauté.
L’héritage des Jeux olympiques
Au-delà de l’émerveillement, c’est aussi un sentiment de fierté qui domine chez les visiteurs. Fierté d’avoir organisé “les plus beaux Jeux olympiques de l’histoire“, comme aiment à le répéter nombre de Parisiens. Fierté aussi d’avoir réussi le pari un peu fou de faire galoper un cheval géant en métal sur la Seine, exploit technique et artistique qui a bluffé le monde entier.
“Ces Jeux ont montré une très belle image de la France“, estime Paul, étudiant de 22 ans. “Ce cheval en est l’incarnation éclatante. Il symbolise l’audace, la créativité, le panache à la française. C’est cet héritage-là des Jeux que j’ai envie de garder“.
Preuve que la magie des Jeux n’est pas près de s’éteindre, et que ce cheval de métal pourrait bien rester longtemps dans le cœur des Parisiens. Comme un porte-bonheur olympique.
