L’Europe serait-elle en train de prendre un dangereux retard dans la course mondiale aux médicaments innovants ? C’est ce que semble penser Pascal Soriot, le PDG du géant pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca. Dans un entretien accordé au Figaro, il tire la sonnette d’alarme sur le manque de compétitivité de l’industrie pharmaceutique européenne.
Des investissements qui se détournent de l’Europe
Malgré l’annonce récente d’un investissement de 365 millions d’euros pour moderniser une usine française, Pascal Soriot ne cache pas son inquiétude. Pour lui, les laboratoires pharmaceutiques mondialisés investissent là où le cadre est le plus propice. Et de ce point de vue, l’Europe semble à la traîne.
La Suisse et l’Irlande sont les plus attractives sur le plan de la fiscalité.
Pascal Soriot, PDG d’AstraZeneca
Le prix des médicaments, un frein majeur
Parmi les principaux handicaps de l’Europe selon Pascal Soriot : les prix trop bas des médicaments innovants. Une situation particulièrement problématique en France. Cela réduirait les marges et donc la capacité des laboratoires à réinvestir massivement dans la recherche et développement.
Un appel à une politique industrielle volontariste
Face à ce constat alarmant, le patron d’AstraZeneca appelle de ses vœux une véritable politique industrielle européenne dans le secteur pharmaceutique. L’objectif : redonner de l’attractivité et de la compétitivité à cette industrie stratégique pour la santé et l’économie du continent.
- Miser sur les atouts européens : recherche de pointe, main d’œuvre qualifiée
- Créer un environnement fiscal et réglementaire plus favorable
- Revaloriser les prix des médicaments innovants
Un tel volontarisme politique permettrait selon Pascal Soriot de relancer la dynamique d’innovation et d’investissement des grands laboratoires en Europe. Faute de quoi, le Vieux continent risque de se faire dangereusement distancer par les États-Unis et les pays émergents dans ce secteur clé pour l’avenir. L’alerte est donnée, reste à voir comment les décideurs européens y répondront.
