Les faits sont d’une violence inouïe. Dans la nuit de lundi à mardi, un jeune homme de 21 ans, bien connu des services de police, a été victime d’une brutale expédition punitive en plein cœur de Marseille. Projeté du 3ème étage d’un immeuble par un commando d’hommes cagoulés et armés, il se trouve actuellement dans un état critique.
Une expédition punitive d’une violence rare
Selon les premiers éléments de l’enquête, cinq individus encagoulés et munis d’armes blanches auraient fait irruption aux alentours d’1h30 du matin dans un appartement du centre-ville de Marseille, à proximité de la gare Saint-Charles. Le jeune homme de 21 ans, qui avait trouvé refuge chez son ex-compagne se sentant menacé, a alors été pris à partie par ce commando visiblement déterminé à lui faire payer ses actes.
Isolé dans une pièce, roué de coups, le malheureux aurait supplié ses agresseurs : “Ne me jetez pas !”. En vain. Il a fini par être précipité par la fenêtre du 3ème étage, s’écrasant lourdement plusieurs mètres en contrebas, tandis que ses tortionnaires prenaient la fuite, laissant derrière eux un appartement sens dessus dessous.
Un pronostic vital engagé
Grièvement blessé, souffrant de multiples fractures, le jeune homme a été secouru et transporté en urgence absolue par les marins-pompiers. Son état, jugé très préoccupant par les médecins, a nécessité son placement en coma artificiel. Plus de 48 heures après le drame, son pronostic vital reste engagé.
Nous avons immédiatement ouvert une enquête pour tentative d’assassinat en bande organisée.
Le parquet de Marseille
La piste d’un règlement de comptes
Si le mobile de cette agression d’une violence inouïe reste à éclaircir, la piste d’un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants est privilégiée par les enquêteurs. La victime était en effet défavorablement connue des services de police.
Cette défenestration n’est malheureusement que le dernier épisode d’une longue série de faits divers sanglants qui endeuillent régulièrement la cité phocéenne ces dernières années :
- En janvier, un motard de la police municipale avait été grièvement blessé en prenant en chasse un véhicule ayant grillé un feu rouge.
- En octobre, les transports publics avaient été paralysés après des tirs de projectiles ayant blessé un usager.
- Plus récemment, un homme avait semé la panique en lançant des parpaings depuis les toits en plein centre-ville.
Autant de faits divers qui témoignent d’un climat de violence endémique qui semble s’être installé à Marseille. Face à cette situation préoccupante, les autorités se veulent rassurantes, promettant un renforcement des moyens policiers et judiciaires. Mais les Marseillais, eux, vivent de plus en plus dans la peur au quotidien.