Une onde de choc secoue la France politique. Lundi soir, Emmanuel Macron a refusé catégoriquement de nommer Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire, au poste de Premier ministre. Un choix qui suscite l’incompréhension et la colère à gauche. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise et figure de proue du NFP, dénonce une « dérive illibérale » du président et appelle à une grande manifestation samedi 7 septembre pour exiger une cohabitation.
Le NFP crie au scandale démocratique
Pour les cadres du Nouveau Front populaire, le refus d’Emmanuel Macron de nommer leur candidate Lucie Castets à Matignon est tout simplement inacceptable. Ils y voient une atteinte grave à la démocratie et accusent le président de « contester le résultat des urnes ». Jean-Luc Mélenchon évoque même une « situation d’une exceptionnelle gravité » nécessitant une « réplique populaire et politique rapide et ferme ».
Emmanuel Macron est en pleine dérive illibérale. Il piétine le vote des Français et s’assoit sur la démocratie. Nous ne laisserons pas faire !
– Adrien Quatennens, député LFI et coordinateur du NFP
La réaction de la gauche ne s’est pas fait attendre. Dès mardi matin, La France insoumise a publié un appel à manifester samedi 7 septembre dans toute la France. Les Insoumis promettent également de déposer une motion de censure à l’Assemblée nationale pour tenter de renverser le président Macron. Une option soutenue par l’ensemble des composantes du Nouveau Front populaire.
L’Élysée reste droit dans ses bottes
Du côté de l’Élysée, on campe sur ses positions malgré la bronca à gauche. Emmanuel Macron a reçu Lucie Castets vendredi dernier lors d’une série de consultations avec les oppositions. Mais lundi soir, il a signifié son refus de la nommer à Matignon. Un proche du président affirme que « le NFP n’a pas la majorité nécessaire à l’Assemblée pour gouverner » et que « le projet de Lucie Castets est incompatible avec la vision d’Emmanuel Macron pour le pays ».
Certains analystes politiques estiment aussi que le président ne pouvait pas se résoudre à nommer un Premier ministre issu de LFI, qui représente l’aile la plus radicale du NFP. Emmanuel Macron espérait sans doute une figure plus modérée et consensuelle pour diriger le gouvernement. Mais le NFP est resté uni derrière la candidature de Lucie Castets, qui avait été adoubée lors d’un vote interne.
Vers un bras de fer entre l’Élysée et le NFP ?
Le refus de cohabitation d’Emmanuel Macron risque en tout cas d’ouvrir une période de fortes turbulences politiques. Car le NFP ne compte pas en rester là et veut maintenir la pression sur l’exécutif :
- Manifestations : La France insoumise a appelé à une grande journée de mobilisation le 7 septembre. Les syndicats et autres forces de gauche pourraient suivre le mouvement.
- Motion de censure : Les députés NFP vont déposer une motion de censure à l’Assemblée. Mais sans majorité absolue, elle a peu de chances d’aboutir.
- Blocage : Le NFP pourrait entraver l’action du gouvernement en votant contre tous ses projets de loi au Parlement.
- Dissolution : Jean-Luc Mélenchon exhorte Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et provoquer de nouvelles élections législatives.
Emmanuel Macron, lui, compte sur la fermeté pour tenir bon face aux assauts du NFP. Il espère sans doute que la crise finira par se dégonfler et mise sur une usure de l’union de la gauche dans la durée. Mais la confrontation avec le Nouveau Front populaire, et notamment avec les Insoumis, promet d’être intense et prolongée. À moins qu’une forme de compromis ne soit trouvée dans les prochaines semaines, la France pourrait entrer dans une période d’instabilité politique inédite sous la Ve République.
