Alors que l’été frappe à nos portes, les cicatrices des terribles incendies qui ont ravagé la Gironde il y a deux ans sont encore vives. Plus de 30 000 hectares de forêt partis en fumée, des milliers d’évacués, un traumatisme profond pour toute une région. Mais cette année, les autorités et les habitants sont déterminés à ne pas revivre un tel cauchemar. Un dispositif sans précédent, tant humain que matériel, a été mis en place pour protéger ce patrimoine naturel si précieux.
Une Coopération Renforcée sur le Terrain
Dans le massif forestier de Saint-Symphorien, à quelques kilomètres de Landiras, épicentre des feux de 2022, les patrouilles s’intensifient. Gendarmes, pompiers, agents de l’Office national des forêts et bénévoles de la Défense des forêts contre l’incendie (DFCI) quadrillent le terrain de manière coordonnée. L’objectif : repérer au plus vite tout départ de feu et intervenir dans les plus brefs délais.
L’information passe très bien, on a même des outils communs maintenant, comme une cartographie géolocalisant les patrouilles.
– Major Sébastien Hazera, référent incendie de la gendarmerie de Langon
Cette coopération renforcée s’appuie sur des moyens modernisés. Les gendarmes disposent désormais de drones, de vélos et trottinettes électriques, parfaitement adaptés à la surveillance des sous-bois. La DFCI a quant à elle reçu une trentaine de nouveaux pick-up équipés de citernes.
Des Investissements Conséquents
Ces renforts sur le terrain s’accompagnent d’investissements matériels d’ampleur. Près de 600 militaires seront basés dans la nouvelle caserne de la Sécurité civile à Libourne, pour un montant de 318 millions d’euros. Les pompiers de Gironde vont acquérir une quarantaine de camions-citernes supplémentaires, portant leur flotte à plus de 200 véhicules dédiés aux feux de forêt.
Un Traumatisme Encore Présent
Si ces moyens rassurent, le souvenir des mégafeux reste douloureux. Sonia, une retraitée de 69 ans contrainte d’évacuer en 2022, en garde un souvenir amer :
Ça nous a fait vraiment mal. J’en ai pleuré. On avait l’impression d’être dans un paysage lunaire.
– Sonia Passavant, habitante de Gironde
Malgré ce traumatisme, tous restent mobilisés. Car avec le changement climatique, chacun est conscient que le risque n’a jamais été aussi élevé. « Restons humbles, des étés comme 2022 risquent de se reproduire », prévient Jean-Luc Gleyze, président du département. Un constat que partagent les forces de l’ordre :
On arrive à un dispositif abouti et consolidé, mais il a fallu ce drame pour qu’on ait cette débauche de moyens.
– Bruno Lafon, président de la DFCI Aquitaine
Les cicatrices de 2022 resteront longtemps visibles en Gironde. Mais grâce à l’engagement de tous, du simple citoyen aux plus hautes instances de l’État, la région espère être mieux armée pour affronter les défis à venir. Car préserver nos forêts, c’est protéger notre patrimoine naturel, mais aussi notre sécurité et notre qualité de vie. Un combat de chaque instant, qui nécessite la mobilisation de tous.