La pandémie de Covid-19 a mis en lumière le rôle crucial et controversé joué par les réseaux sociaux dans la diffusion de l’information. Mais jusqu’où peuvent aller les pressions des gouvernements pour contrôler les contenus en ligne ? C’est la question que soulève Mark Zuckerberg, PDG de Meta (maison mère de Facebook et Instagram), dans une récente lettre au Congrès américain où il exprime ses regrets.
“Une erreur” de céder aux pressions gouvernementales
Dans ce courrier adressé à Jim Jordan, président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Mark Zuckerberg reconnaît que son entreprise a fait une “erreur” en cédant aux demandes répétées de l’administration Biden en 2021 pour censurer certains contenus liés au Covid-19, y compris “l’humour et la satire”. Une pression qu’il juge rétrospectivement indue.
Je crois que la pression du gouvernement était une erreur, et je regrette que nous n’ayons pas été plus francs à ce sujet.
– Mark Zuckerberg, PDG de Meta
Le patron s’engage à l’avenir à ne plus “compromettre [les] normes de contenu” de ses plateformes sous la pression d’une administration, “quelle qu’elle soit”. Il se dit prêt à “riposter” si une telle situation venait à se reproduire.
Les Républicains crient victoire
Cette révélation a été immédiatement saluée par les Républicains comme “une grande victoire pour la liberté d’expression”. Le parti conservateur accuse régulièrement les géants de la tech de supprimer ou censurer les opinions de droite sur leurs réseaux. Des allégations que les intéressés contestent.
Défis de la modération à l’approche des élections
L’aveu de Mark Zuckerberg intervient à un moment clé, alors que se profile la présidentielle américaine de 2024, sur fond de craintes d’une nouvelle vague de désinformation en ligne. Les plateformes seront particulièrement scrutées sur leur capacité à équilibrer liberté d’expression et lutte contre les “fake news”, sans céder aux pressions partisanes.
Au-delà du cas américain, c’est le délicat arbitrage des réseaux sociaux en période de crise qui est questionné. Entre impératif de santé publique et respect du pluralisme, les choix de modération s’avèrent souvent contestables et contestés. La lettre de Zuckerberg a le mérite de rappeler qu’en la matière, même les erreurs admises restent suspectes aux yeux de certains.