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Reprise du trafic aérien en Colombie après des inquiétudes sur le carburant

Les compagnies aériennes colombiennes ont dû annuler des dizaines de vols suite à une pénurie de kérosène, suscitant des tensions entre les différents acteurs. Découvrez comment la crise a été surmontée et ce qui s'est passé en coulisses pour rétablir le trafic aérien malgré les difficultés d'approvisionnement en carburant...

Imaginez que vous ayez réservé vos billets pour des vacances en Colombie, valises bouclées, hâte de décoller… mais qu’au dernier moment, votre vol soit annulé à cause d’un manque de carburant ! C’est exactement ce qui s’est passé pour de nombreux voyageurs ces derniers jours, plongeant le secteur aérien colombien dans la tourmente.

Panique à bord : des avions cloués au sol

Depuis ce lundi, les principales compagnies aériennes opérant en Colombie ont dû annuler des dizaines de vols, aussi bien nationaux qu’internationaux. En cause : des stocks de kérosène jugés insuffisants dans plusieurs aéroports du pays. Latam et Avianca, les deux plus gros transporteurs, ont été contraints de suspendre une partie de leurs rotations, laissant de nombreux passagers sur le carreau.

Face à cette situation inédite, l’association internationale du transport aérien (IATA) a tiré la sonnette d’alarme, mettant en garde contre une “pénurie de carburant qui varie selon les aéroports”. Pour limiter la casse, elle a demandé aux compagnies de réduire leur nombre de passagers et de supprimer certains vols. Une décision radicale pour tenter de préserver le peu de kérosène disponible.

À qui la faute ? Le grand débat

Mais comment en est-on arrivé là ? Le gouvernement colombien et les différents acteurs du secteur se renvoient la balle. D’un côté, les autorités affirment qu’il n’y a pas de pénurie et accusent Terpel, le principal fournisseur de kérosène, de ne pas avoir répondu aux besoins des compagnies malgré des réserves suffisantes. De l’autre, Terpel pointe du doigt des défaillances à la raffinerie de Carthagène, gérée par l’entreprise publique Ecopetrol, qui auraient perturbé la production.

Les quantités d’essence ont été livrées de manière appropriée et il n’y a pas de raison qu’il y ait une pénurie sur le marché.

– Gustavo Petro, président colombien

Un ping-pong de déclarations qui ne fait qu’accroître la confusion, pendant que les voyageurs restent coincés dans les aéroports. Le président Gustavo Petro a même menacé d’ouvrir des enquêtes sur Terpel, qu’il accuse de ne pas avoir honoré ses engagements. Le bras de fer semble parti pour durer.

Vers un retour progressif à la normale

Heureusement, une lueur d’espoir est apparue en fin de journée. Latam et Avianca ont annoncé avoir été informées par leurs fournisseurs d’un rétablissement de l’approvisionnement en kérosène. Les vols devraient donc pouvoir reprendre progressivement, pour le plus grand soulagement des milliers de passagers bloqués.

Pour éviter que ce scénario ne se reproduise, Ecopetrol a promis d’importer en urgence 100 000 barils de carburant aviation, qui devraient arriver d’ici le week-end. La compagnie pétrolière nationale assure aussi avoir résolu les problèmes techniques de sa raffinerie et augmenté sa production quotidienne.

Malgré ces signaux positifs, les voyageurs devront encore s’armer de patience dans les prochains jours. Le temps que le kérosène soit acheminé dans tous les aéroports et que les vols retrouvent leur rythme de croisière, des perturbations restent à prévoir. La crise aura en tout cas révélé la fragilité du système d’approvisionnement en carburant et la nécessité d’y remédier durablement.

Les leçons à tirer pour le secteur aérien

Au-delà du cas colombien, cet épisode met en lumière les défis auxquels est confronté le transport aérien mondial. Avec la reprise du trafic post-pandémie et l’envolée des prix du pétrole, l’approvisionnement en carburant devient un casse-tête pour de nombreuses compagnies. Certaines, déjà fragilisées financièrement, pourraient ne pas survire à une nouvelle crise majeure.

  • Renforcer les capacités de stockage dans les aéroports
  • Diversifier les sources d’approvisionnement en kérosène
  • Améliorer la coordination entre compagnies, fournisseurs et autorités
  • Accélérer la transition vers des carburants plus durables

Autant de chantiers qui s’annoncent cruciaux pour garantir la résilience et la pérennité du transport aérien. Car si le secteur a jusqu’ici toujours su rebondir et s’adapter, les crises à répétition mettent sa résistance à rude épreuve. L’avenir nous dira si les leçons de l’épisode colombien auront été retenues.

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