La tension est montée d’un cran ce week-end sur le chantier de l’autoroute A69 qui doit relier Toulouse à Castres, dans le Tarn. De violents affrontements ont éclaté dimanche entre des opposants au projet et les forces de l’ordre déployées pour sécuriser le site. Jets de pierres catapultées, tirs de mortier et même cocktails Molotov ont fusé contre les gendarmes.
Modulaire et véhicule de police incendiés
Les heurts ont débuté dans la nuit de samedi à dimanche. Selon la préfecture, les opposants ont incendié un modulaire installé à proximité du chantier, sur la commune de Saïx. Au matin, un salarié du concessionnaire a été agressé par des manifestants. Plus grave encore, un véhicule de la police municipale a été incendié. Une enquête est en cours pour ces faits de dégradation par incendie.
Face à l’escalade, une cinquantaine de gendarmes ont été déployés à Saïx en fin d’après-midi pour une opération de maintien de l’ordre. Mais ils ont été pris pour cible par des tirs de mortier, des jets de pierres catapultées et des cocktails Molotov lancés par les opposants, précise le communiqué de la préfecture. Un individu suspecté d’avoir participé à l’agression du salarié a été interpellé.
Un projet d’autoroute très controversé
Ces nouveaux heurts interviennent deux mois après un rassemblement interdit ayant réuni entre 6000 et 7000 opposants selon les organisateurs (1600 selon la préfecture). Cette manifestation avait déjà donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre.
Si le projet d’autoroute A69 est soutenu par de nombreux élus locaux et régionaux, il cristallise la colère des écologistes et de certains habitants. Ils dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles et d’écosystèmes qu’entraînera ce chantier.
Une enquête est en cours pour des faits de dégradation par incendie.
Elodie Buguel, procureure de la République
Mise en service prévue fin 2025 malgré les oppositions
Malgré la contestation, les travaux de l’A69 ont débuté début 2023 pour une mise en service prévue fin 2025. Le concessionnaire mise sur cette autoroute à péage pour désengorger l’actuelle route nationale entre Toulouse et Castres, jugée accidentogène. Mais à quel prix environnemental et social, s’insurgent les opposants…
Alors que le chantier avance, la détermination des anti-A69 ne faiblit pas, comme l’illustrent les événements de ce week-end. Jusqu’où iront ces affrontements ? Le gouvernement et les élus locaux sauront-ils apaiser les tensions autour de ce projet d’autoroute devenu emblématique ? L’avenir nous le dira, mais gageons que nous n’avons pas fini d’entendre parler de l’A69 et de ses opposants.