C’est un coup de théâtre qui fait trembler le Proche-Orient. Dimanche soir, la délégation du Hamas a brutalement claqué la porte des négociations de paix au Caire, laissant en suspens tous les efforts diplomatiques pour instaurer un cessez-le-feu durable à Gaza. Pire encore, à peine rentré à Gaza, le mouvement islamiste a revendiqué le tir d’une roquette sur la région de Tel-Aviv, faisant voler en éclat les fragiles espoirs de trêve.
Le Hamas pose ses conditions, puis s’en va
Selon Ezzat Rishq, l’un des négociateurs du Hamas, la délégation a rencontré les médiateurs égyptiens et qataris dimanche pour écouter les dernières propositions, avant de plier bagages. Le mouvement islamiste campe sur ses revendications :
- Un cessez-le-feu complet
- Le retrait total des troupes israéliennes
- Le retour des déplacés palestiniens
- L’acheminement de l’aide humanitaire
- La reconstruction de Gaza
- Un accord d’échange de prisonniers
En l’absence de garanties sur ces points, le Hamas a préféré claquer la porte, laissant les médiateurs internationaux dans l’impasse. Un revers cinglant pour les efforts diplomatiques menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar depuis plusieurs jours.
Une roquette sur Tel-Aviv, malgré les négociations
A peine rentré à Gaza, le Hamas a voulu appuyer ses exigences par la force. Sa branche armée a revendiqué le tir d’une roquette en direction de Tel-Aviv, la grande métropole israélienne. Selon l’armée israélienne, le projectile est tombé dans une zone inhabitée, sans faire de victimes. Mais ce tir apparaît surtout comme un message politique, une fin de non-recevoir aux dernières offres de trêve discutées au Caire.
Des deux côtés, les conditions jusqu’au-boutistes rendent toute trêve impossible. Le Hamas n’a que faire de la détresse des Palestiniens, et Netanyahou n’a que faire des otages et des civils.
– Un observateur anonyme au Caire
Vers une escalade incontrôlable ?
Le départ précipité du Hamas et la reprise des tirs de roquette font craindre une escalade meurtrière, alors que les efforts de paix semblaient sur la bonne voie. En exigeant ni plus ni moins qu’une capitulation israélienne, le Hamas semble avoir fait le choix de la confrontation, malgré la pression de ses parrains régionaux.
Côté israélien, le Premier ministre Benyamin Netanyahou paraît peu enclin au compromis en pleine campagne électorale. Il mise sur une posture de fermeté, quitte à enterrer les chances d’un cessez-le-feu. « La reddition sans condition du vainqueur, Israël risque fort de ne pas l’accepter », résume un analyste.
Pris en étau, les médiateurs internationaux semblent à court de leviers pour rapprocher les belligérants. Malgré des discussions marathon, l’émissaire de l’ONU Tor Wennesland a confié son pessimisme : « Je suis profondément préoccupé par la détérioration de la situation et la possibilité d’une escalade incontrôlable ». Un constat alarmant qui présage de nouveaux affrontements meurtriers à Gaza, en l’absence d’issue diplomatique.
