Dans le coffre poussiéreux de Michel Chauvin se cache un trésor d’une valeur inestimable : une centaine de lettres et de cartes jaunies par le temps. Il s’agit de la correspondance entre Marcel Callo, un Français déporté et mort en captivité sous le régime nazi, et sa fiancée Marguerite Derniaux. Un témoignage rare et émouvant d’un chemin de croix contre le nazisme, qui révèle une étonnante force d’âme.
La découverte d’une correspondance intime
Michel Chauvin, filleul de Marguerite Derniaux, a hérité de ces lettres précieuses à la mort de sa marraine en 1991. Pendant près de 30 ans, personne n’avait lu les échanges intimes entre Marcel Callo et sa fiancée. C’est au printemps 2020 que Michel Chauvin a décidé de les ouvrir et de partager cette histoire inspirante.
Entendre la voix de Marcel, découvrir cette profonde intimité, c’était encore plus fort que tout ce que m’avait raconté ma marraine.
– Michel Chauvin
Marcel Callo, un martyr de la foi
Né en 1921 à Rennes, Marcel Callo était un jeune ouvrier typographe profondément croyant. Engagé dans la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), il a été déporté en Allemagne en 1943 pour avoir refusé de collaborer avec les nazis. Malgré les conditions difficiles de sa captivité, il a continué à écrire à sa fiancée Marguerite Derniaux, témoignant de sa foi inébranlable.
Dans ses lettres, Marcel Callo évoque son quotidien en camp de concentration, sa volonté de résister et son espoir de retrouver un jour sa fiancée. Il puise sa force dans sa foi chrétienne, qu’il n’hésite pas à partager avec ses codétenus.
Ma bien chère Marguerite, je pense à toi à chaque instant. Ta pensée me donne du courage pour supporter cette épreuve. Que Dieu nous garde et nous protège jusqu’au jour béni de nos retrouvailles.
– Marcel Callo, lettre du 28 mars 1943
Un modèle de résistance chrétienne
L’histoire de Marcel Callo est emblématique de la résistance chrétienne contre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme de nombreux autres croyants, il a refusé de se soumettre à l’idéologie totalitaire et a payé de sa vie son engagement. Mort d’épuisement à 23 ans au camp de concentration de Mauthausen, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II en 1987.
La correspondance de Marcel Callo avec Marguerite Derniaux offre un éclairage inédit sur cette période sombre de l’histoire. Elle révèle le courage et la résilience dont ont fait preuve ces jeunes gens face à l’adversité, portés par leur amour et leur foi.
Un témoignage pour les générations futures
En rendant publiques ces lettres, Michel Chauvin souhaite transmettre la mémoire de Marcel Callo et de sa fiancée aux nouvelles générations. Il espère que leur exemple inspirera d’autres à défendre leurs convictions et à résister face à l’oppression.
À travers ces lettres, c’est tout un pan de notre histoire qui se dévoile. Marcel et Marguerite incarnent ces héros ordinaires qui, par leur courage et leur foi, ont su tenir tête à la barbarie nazie. Leur témoignage est précieux pour ne jamais oublier.
– Michel Chauvin
80 ans après la Libération de la France, l’histoire de Marcel Callo résonne encore avec force. Sa correspondance avec Marguerite Derniaux nous rappelle que même dans les heures les plus sombres, l’amour et l’espérance peuvent triompher de la haine. Un message plus que jamais d’actualité dans notre monde en quête de repères.