L’année 2024 s’annonce particulièrement éprouvante pour l’agriculture française. Alors que le pays est habitué à occuper une place de leader sur la scène agricole européenne, les aléas climatiques semblent cette fois en avoir décidé autrement. Entre récoltes au plus bas et vendanges décevantes, les agriculteurs font grise mine face à des pertes considérables.
Une météo capricieuse, ennemie numéro un des cultures
Si la sécheresse a souvent été pointée du doigt ces dernières années, c’est cette fois l’excès de précipitations qui a joué les trouble-fêtes. Les pluies abondantes et les orages à répétition ont considérablement perturbé les semis d’hiver. Résultat : la production de blé tendre, céréale phare de l’Hexagone, devrait chuter de 25% par rapport à 2023, atteignant son niveau le plus faible depuis 40 ans !
Il a plu ici 1200 millimètres entre le 18 octobre et la fin juin. Du jamais vu !
– Luc Smessaert, Vice-président de la FNSEA et agriculteur dans l’Oise
Même constat dans les vignobles. Si les vendanges ne sont pas encore achevées, les viticulteurs anticipent déjà un mauvais millésime 2024, inférieur en volume à celui de l’année précédente. Dans le Bordelais, certains évoquent même des pertes allant jusqu’à 50 000 euros.
Un bilan en demi-teinte selon les filières
Fort heureusement, toutes les cultures ne sont pas logées à la même enseigne. Les récoltes de maïs, de colza et de tournesol s’en sortent plutôt bien, grâce à des semis réalisés au printemps, épargnés par les intempéries hivernales. Les rendements devraient ainsi se maintenir, voire progresser par rapport à l’an dernier.
Côté fruits et légumes, la situation est plus contrastée. Si certaines productions ont pu tirer leur épingle du jeu, d’autres comme les fruits à noyaux (abricots, pêches, cerises…) ont souffert du manque d’ensoleillement et des températures fraîches au printemps. Sans oublier les dégâts causés par la grêle sur certains vergers.
Quelles perspectives pour l’agriculture française ?
Face à ces revers de fortune, les agriculteurs français s’interrogent sur l’avenir de leur métier. Beaucoup s’accordent à dire qu’il faudra s’adapter à un climat de plus en plus imprévisible et extrême. Cela passera notamment par :
- Une diversification des cultures pour répartir les risques
- Le développement de variétés plus résistantes aux aléas
- Une meilleure gestion de la ressource en eau
- Un soutien renforcé des pouvoirs publics
Autant de pistes qui devront être explorées pour assurer la résilience et la pérennité d’un secteur crucial pour notre souveraineté alimentaire.
Malgré ces temps difficiles, les agriculteurs français entendent bien relever le défi. Car comme aime à le rappeler Christiane Lambert, présidente de la FNSEA :
L’agriculture, c’est avant tout une histoire de passion, de savoir-faire et de transmission. Des valeurs qui ne disparaîtront pas, quelles que soient les épreuves traversées.
– Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA
Alors, malgré une année 2024 pour le moins compliquée, les agriculteurs français gardent espoir. Avec un peu de chance, un brin d’innovation et beaucoup de détermination, ils sauront transformer les difficultés d’aujourd’hui en opportunités pour construire l’agriculture de demain. Une agriculture plus durable, plus résiliente et plus ancrée que jamais dans nos territoires.