La flamme olympique brillait à peine dans le ciel parisien que déjà, les premières polémiques s’embrasaient. Des ratés inattendus de la cérémonie d’ouverture à la cantine olympique qui a fait l’unanimité contre elle, en passant par la suspension controversée de la boxeuse Imane Khelif, les Jeux Olympiques de Paris 2024 n’auront pas été un long fleuve tranquille pour les organisateurs. Face à des incendies à répétition, comment le comité d’organisation (Cojo) a-t-il géré ces crises en cascade ?
La parodie de la Cène qui ne passe pas
Tout commence dans la nuit du 26 juillet. Alors que les derniers feux d’artifice de la cérémonie d’ouverture illuminent encore la Tour Eiffel, une séquence parodiant le tableau de La Cène commence à susciter l’indignation sur les réseaux sociaux. Accusé de se moquer des chrétiens, le tableau vivant met le feu aux poudres, du Vatican à la Maison Blanche.
Pris de court, le Cojo convoque une cellule de crise dès 7h du matin. Objectif : éteindre l’incendie au plus vite. La directrice de la communication, Anne Descamps, confie :
Nous avons travaillé pendant trois ans à anticiper tous les scénarios de crise, mais pas celui-ci.
Une communication de crise rodée
Malgré la surprise, la machine de guerre communicante se met rapidement en branle. Fort d’une équipe d’une centaine de personnes et épaulé par des agences spécialisées, le Cojo déploie une stratégie en plusieurs étapes :
- Reconnaissance de l’erreur et excuses publiques
- Contextualisation : la séquence ne visait pas à offenser
- Engagement : revoir le processus de validation artistique
- Écoute et dialogue avec les parties prenantes
Grâce à cette réponse rapide, l’incendie est maîtrisé en quelques jours. Mais d’autres crises couvent déjà.
Le fiasco de la cantine
À peine la polémique de la Cène digérée, un nouveau scandale éclate. Cette fois, c’est la restauration olympique qui est pointée du doigt. Des sandwichs périmés aux plats trop gras en passant par des vers dans le poisson, les ratés de la cantine défrayent la chronique.
Là encore, la riposte communicante ne se fait pas attendre. Dans un premier temps, le Cojo condamne fermement les défaillances des prestataires. Puis des mesures correctrices sont annoncées : changement de fournisseurs, contrôles renforcés, menus retravaillés avec des nutritionnistes…
Le cas Imane Khelif
Autre sujet brûlant : la suspension de la boxeuse Imane Khelif après des tweets jugés discriminants. Si la sanction semble justifiée, sa sévérité interpelle, surtout comparée à la clémence dont bénéficient d’autres athlètes. Accusé de deux poids, deux mesures, le Cojo doit une nouvelle fois monter au créneau.
Il justifie sa décision par le strict respect de la charte olympique et des valeurs d’inclusion. Mais il peine cette fois à convaincre et éteindre la polémique.
Un bilan en demi-teinte
Si la communication de crise du Cojo a bien fonctionné sur la cérémonie et la cantine, elle a montré ses limites sur le cas Khelif. Le manque de cohérence dans le traitement des athlètes a altéré le capital sympathie des JO. Fissures que les bons résultats sportifs de la France n’ont pas totalement réussi à masquer.
Des enseignements à retenir pour la prochaine édition ? Une chose est sûre : malgré une préparation minutieuse, les JO resteront toujours un terrain fertile en polémiques. Aux organisateurs de s’adapter et de jongler avec les imprévus. Tout un sport!