Les cours du pétrole ont encore cédé du terrain mardi, toujours orientés par l’avancée des pourparlers en vue d’un possible cessez-le-feu à Gaza, ainsi qu’une évolution défavorable du rapport entre offre et demande. Une conjonction de facteurs qui pèse lourdement sur les prix du brut depuis plusieurs séances.
Des fondamentaux de marché dégradés
Au-delà de la situation géopolitique au Moyen-Orient, les analystes pointent surtout une dégradation des fondamentaux du marché pétrolier pour expliquer la mauvaise passe actuelle. En cause notamment : une demande en berne, sur fond de perspectives économiques moroses, notamment en Chine, et une offre en hausse du côté de plusieurs grands pays producteurs.
Les États-Unis à un niveau record
Parmi ces derniers, les États-Unis, qui ont enregistré un nouveau pic historique début août à 13,4 millions de barils par jour. Un niveau qui inquiète le marché, soucieux d’un déséquilibre croissant entre production et consommation.
Fin de la haute saison
Autre facteur baissier : l’approche de la fin de la période estivale, traditionnellement synonyme de pic de la demande pour les carburants routiers et le kérosène. La perspective d’un ralentissement des besoins pétroliers dans les prochaines semaines accentue la pression sur les cours.
Les raffineries moins gourmandes
À cela s’ajoute une contraction des marges de raffinage, notamment sur le gazole, qui freine les besoins en brut des raffineries et pèse mécaniquement sur la demande.
L’OPEP+ à la manœuvre ?
Face à ce contexte défavorable, l’OPEP et ses alliés de l’accord OPEP+ pourraient revoir leurs plans. Alors qu’ils avaient prévu d’augmenter progressivement leur production à partir d’octobre, un renoncement à cette stratégie «montrerait au marché qu’ils sont prêts à réagir pour prévenir tout déséquilibre», estime Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Reste à voir si une telle décision sera prise et, le cas échéant, si elle suffira à enrayer la spirale baissière qui s’est emparée du marché pétrolier. En attendant, le baril de Brent comme celui de WTI poursuivent leur dégringolade, au plus bas depuis début 2022.