Le combat acharné de Paul Watson, célèbre défenseur des baleines, se poursuit depuis sa cellule au Groenland. Malgré l’appel déposé par sa défense, la Haute Cour groenlandaise a confirmé mardi que le militant américano-canadien de 73 ans restera en détention jusqu’au 5 septembre dans la prison de Nuuk, la capitale.
Un Militant Engagé et Controversé
Fondateur de l’ONG Sea Shepherd, Paul Watson est connu pour ses actions coup de poing contre la chasse à la baleine, qu’il considère comme une activité illégale menaçant des espèces protégées. Son arrestation il y a près d’un mois fait suite à une demande d’extradition déposée par le Japon le 31 juillet, l’accusant d’avoir endommagé un baleinier nippon lors d’une campagne menée par Sea Shepherd en 2010.
Les conditions de la détention ne sont pas remplies.
– Sea Shepherd
Pour l’association, le maintien en détention de son leader vise à faire pression sur lui et à entraver leur lutte. Elle compte bien faire appel auprès des instances danoises pour obtenir sa libération.
Une Notice Rouge d’Interpol depuis 2012
L’arrestation de Paul Watson s’appuie sur une notice rouge d’Interpol émise en 2012, lorsque le Japon l’a accusé d’avoir causé des dommages et blessé l’équipage d’un baleinier nippon. Mais pour ses soutiens, cette procédure est surtout motivée par la volonté du Japon de poursuivre la chasse à la baleine, une pratique décriée par la communauté internationale.
Un Examen en Cours au Danemark
Sollicité par le Japon, le ministère danois de la Justice a indiqué qu’un examen de la demande d’extradition était en cours. La décision finale pourrait avoir un impact majeur sur l’avenir de Paul Watson et le combat mené par son association. Car au-delà d’un homme, c’est tout un mouvement qui se trouve fragilisé.
Une Lutte qui Divise
Si Paul Watson est adulé par les défenseurs des cétacés, il est aussi très critiqué pour ses méthodes radicales. Ses détracteurs l’accusent de mettre en danger la vie des équipages de baleiniers et de bafouer le droit international. Une position partagée par le Japon, l’Islande, la Norvège qui revendiquent une chasse “durable et raisonnée”.
Le Groenland, Complice de l’Extinction ?
En maintenant Paul Watson en détention, le Groenland se retrouve au cœur des tensions. L’île arctique autonome est régulièrement pointée du doigt pour sa chasse traditionnelle, autorisée au nom de la subsistance des populations inuites, mais soupçonnée d’alimenter des trafics. Son soutien affiché au Japon dans l’affaire Watson risque d’entacher un peu plus son image.
Un Combat qui Dépasse les Individualités
Au fond, le sort de Paul Watson cristallise les enjeux environnementaux, éthiques et géopolitiques liés à la protection des baleines. Son maintien en prison, dénoncé comme une manœuvre d’intimidation, mobilise les ONG du monde entier. Pour beaucoup, s’il reste encore des baleines aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à son combat acharné, quitte à bousculer le droit et à déranger les intérêts économiques en jeu.
Une Affaire à Suivre
L’avenir nous dira si Paul Watson sortira grandi ou affaibli de cette épreuve. Une chose est sûre : l’affaire est loin d’être close. Entre batailles juridiques et pressions diplomatiques, le sort du militant se jouera autant en coulisses que sur le devant de la scène médiatique internationale. Un feuilleton judiciaire et politique dont les baleines seront, in fine, les grandes gagnantes ou perdantes.