C’est un cri d’alarme troublant que lance Fernand Gontier, ancien directeur de la Police Aux Frontières (PAF). Dans une note révélée par le Figaro, ce haut fonctionnaire à la retraite dresse un constat glaçant : l’immigration illégale devient ingérable en France, au point de déstabiliser notre démocratie et notre mode de vie. Un fléau grandissant aux multiples facettes qu’il est urgent d’endiguer.
Une mission de contrôle devenue impossible ?
Pourtant, la PAF et les douanes françaises déploient des efforts considérables pour surveiller nos frontières, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’espace Schengen. Mais la tâche s’avère de plus en plus ardue, comme le souligne Fernand Gontier. Les effectifs manquent cruellement, tout comme les équipements technologiques de pointe nécessaires pour détecter les migrants illégaux.
Des lacunes criantes se font jour, notamment aux frontières terrestres, pourtant les plus exposées aux flux migratoires clandestins. Ainsi, 90% de l’immigration illégale pénétrant sur le territoire national passerait par ces zones, souvent mal équipées en scanners et détecteurs thermiques. Un constat alarmant qui en dit long sur la vulnérabilité de nos frontières.
Un cadre juridique contraignant
Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. Le cadre légal français et européen complique singulièrement la tâche des forces de l’ordre. La récente décision du Conseil d’État interdisant les expulsions “manu militari” des étrangers en situation irrégulière contrôlés aux frontières intérieures en est la parfaite illustration. Un véritable coup dur pour la PAF, déjà confrontée à l’épineuse question des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) non exécutées.
L’immigration illégale, subie et massive, devient ingérable, dangereuse et déstabilisante pour les démocraties et nos modes de vie.
Fernand Gontier, ancien directeur de la PAF
L’Europe, grande absente ?
Face à ce défi majeur, l’Europe semble peiner à apporter une réponse coordonnée et efficace. L’agence Frontex, censée épauler les États membres, dispose certes de moyens conséquents. Mais la France rechigne à y recourir, craignant d’apparaitre comme un pays défaillant malgré sa contribution significative à l’agence.
Plus largement, c’est toute la coopération européenne en matière de contrôle des frontières extérieures qui fait défaut. Un manque criant de coordination et de solidarité qui laisse les pays en première ligne, comme la Grèce ou l’Italie, bien souvent démunis face à l’ampleur de la tâche.
Restaurer la souveraineté de nos frontières
Il y a urgence à agir, comme le martèle Fernand Gontier. Car derrière l’explosion de l’immigration illégale, c’est bien la sécurité des Français qui est en jeu. Sans oublier les répercussions économiques et sociales de ce phénomène, qui pèse lourdement sur nos systèmes de protection sociale et d’intégration.
Alors que faire ? Renforcer drastiquement les effectifs et les moyens de la PAF semble indispensable. Tout comme durcir notre législation pour permettre une lutte plus efficace contre l’immigration clandestine. Mais c’est aussi et surtout à l’échelle européenne qu’il faut repenser en profondeur notre politique migratoire. En restaurant une véritable souveraineté sur nos frontières, gage de sécurité et de cohésion pour nos nations.
Une gageure à l’heure où les égoïsmes nationaux reprennent le dessus ? Sans doute. Mais face à l’ampleur de la menace, avons-nous vraiment le choix ? L’alerte de ce haut fonctionnaire mérite en tout cas d’être entendue. Car c’est bien notre modèle de société qui est aujourd’hui fragilisé par cette immigration de masse subie. Un défi existentiel qu’il nous faut relever, avant qu’il ne soit trop tard.