Le Roazhon Park a vibré au rythme d’une démonstration tactique orchestrée de main de maître par Julien Stéphan lors de la première journée de Ligue 1. Le Stade Rennais a en effet infligé une correction à l’Olympique Lyonnais (3-0), pourtant annoncé comme un sérieux prétendant aux places européennes. Décryptage d’une partition quasi-parfaite des Rouge et Noir.
Une entame de match sous haute pression
Dès le coup d’envoi, les intentions rennaises étaient limpides : étouffer le milieu lyonnais dans l’entrejeu pour l’empêcher de développer son jeu. Un pressing intense et coordonné qui a rapidement porté ses fruits, les Gones multipliant les imprécisions techniques et les pertes de balle dans des zones dangereuses.
Symbole de cette agressivité positive, Amine Gouiri n’a pas hésité à harceler la défense lyonnaise, profitant notamment d’une mésentente entre Lopes et sa charnière centrale pour ouvrir le score dès la 11e minute. L’attaquant algérien, formé à l’OL, avait visiblement à cœur de briller face à son ancien club.
Kamara et Gronbaek, des débuts prometteurs
Si les cadres rennais ont répondu présent, à l’image d’un Benjamin Bourigeaud omniprésent dans l’entrejeu, ce sont surtout les nouvelles recrues qui ont crevé l’écran. Glenn Kamara, arrivé cet été en provenance de Dundee, a livré une prestation XXL au milieu, récupérant un nombre impressionnant de ballons et distillant des passes précises vers l’avant.
Même constat pour le jeune danois Albert Gronbaek, auteur de déboulés dévastateurs sur son côté droit et d’un centre décisif pour Amine Gouiri sur le deuxième but rennais (34e). Des débuts plus que prometteurs pour les nouvelles pièces du puzzle concocté par Julien Stéphan.
Stéphan, l’homme de la situation
Véritable architecte de ce succès, l’entraîneur rennais avait visiblement bien préparé son affaire. En resserrant les lignes et en demandant à ses joueurs d’exploiter rapidement les espaces dans le dos de la défense lyonnaise, il a complètement déjoué les plans de son homologue Peter Bosz.
Nous savions que l’OL allait vouloir monopoliser le ballon. L’idée était donc de les presser haut pour les empêcher de développer leur jeu et de procéder en contre dès la récupération. Les joueurs ont parfaitement appliqué les consignes.
Julien Stéphan après le match
Preuve de la réussite de son plan de jeu, ses changements ont tous fait mouche, à l’image d’Henrik Meister, jeune attaquant norvégien entré en fin de match, qui a scellé la victoire d’une sublime frappe enroulée pour son premier ballon en Ligue 1 (82e).
Des Lyonnais aux abois
Incapables de développer leur jeu face au pressing rival, les joueurs de l’OL ont sombré dans tous les compartiments. En défense, la recrue phare Moussa Niakhate, arrivé cet été pour 30 millions d’euros, a vécu un calvaire, provoquant un penalty et multipliant les erreurs de relance.
Devant, le duo composé de Georges Mikautadze et Bradley Barcola s’est montré bien trop inoffensif, ne cadrant quasiment aucune frappe. Les entrées de Lacazette et Jeffinho n’y ont rien changé, les Gones ne parvenant jamais à inverser le rapport de force.
Au final, ce net succès rennais confirme les grandes ambitions du club breton, qui s’annonce d’ores et déjà comme un candidat crédible au podium. À l’inverse, ce lourd revers sonne comme un sérieux avertissement pour des Lyonnais qui devront rapidement hausser leur niveau s’ils veulent jouer les trouble-fêtes cette saison.