L’Allemagne se retrouve face à un véritable casse-tête judiciaire et politique avec le cas d’un migrant somalien reconnu coupable d’un meurtre particulièrement sordide. Mursal Mohamed S., 24 ans, avait décapité son colocataire d’un foyer pour sans-abri en juillet 2021 après lui avoir porté 111 coups de couteau, faisant jaillir ses intestins. Une violence inouïe qui avait choqué tout le pays.
Un criminel étranger difficilement expulsable
Alors que les services d’immigration allemands souhaitent renvoyer au plus vite ce dangereux individu vers la Somalie, le parquet hésite à émettre un ordre d’expulsion. La raison ? Les procureurs craignent que le criminel ne revienne tout simplement en Allemagne malgré son expulsion.
En effet, Mursal Mohamed S. avait déjà tenté de s’évader à deux reprises de l’unité psychiatrique de haute sécurité où il est interné depuis son arrestation. Lors de sa dernière fugue, il a échappé à la vigilance de ses gardiennes pendant une sortie au cinéma pour voir un film Disney. Une centaine de policiers ont été mobilisés pendant 8 heures pour le retrouver.
L’impuissance des autorités allemandes
Ce cas met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités judiciaires et politiques face à des criminels étrangers difficiles à expulser. Selon le parquet, il faut en effet évaluer la dangerosité de l’individu mais aussi la probabilité qu’il retourne illégalement sur le territoire une fois expulsé.
Le procureur en charge du dossier explique ainsi qu’en Somalie, le meurtrier “se trouverait en liberté” et qu’ “il n’existe aucune garantie certaine quant à son traitement”. Autrement dit, les autorités somaliennes pourraient le relâcher, lui permettant de revenir en Allemagne. Un risque jugé bien réel par la justice allemande.
Le coût humain et financier pour la société
En attendant une décision définitive, Mursal Mohamed S. continue d’être soigné aux frais du contribuable allemand. Une situation qui suscite l’incompréhension et la colère d’une partie de l’opinion publique.
Au-delà du coût financier, c’est surtout le coût humain pour les victimes et leurs proches qui est pointé du doigt. Beaucoup s’indignent qu’un criminel étranger, qui plus est en situation irrégulière, puisse continuer de peser sur la société allemande après avoir commis un crime aussi atroce.
La sécurité et la justice doivent primer sur les risques hypothétiques d’un retour du criminel expulsé.
– Un député CDU
Un défi pour la politique migratoire allemande
Plus largement, cette affaire illustre la problématique des étrangers délinquants ou criminels et les limites des procédures d’expulsion actuelles en Allemagne. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un durcissement des lois afin de faciliter le renvoi des migrants condamnés, même si leur pays d’origine est jugé peu sûr.
Le gouvernement allemand est sous pression pour trouver un juste équilibre entre le respect du droit d’asile, la protection de la société et une politique migratoire ferme mais humaine. Un véritable défi dans un contexte de forte immigration et de montée des inquiétudes sécuritaires au sein de la population.
Le cas de Mursal Mohamed S. est loin d’être isolé et risque de nourrir le débat sur l’expulsion des étrangers criminels pour de nombreux mois encore. Il met à l’épreuve la capacité de l’Etat de droit allemand à concilier justice, sécurité et humanité dans le traitement d’une immigration de plus en plus difficile à gérer.