L’industrie aéronautique traverse une zone de turbulences, et Boeing n’y échappe pas. Après une série de crises, l’avionneur américain cherche à redresser la barre. Un défi de taille pour le nouveau PDG, Kelley Ortberg, qui mise sur un dialogue renouvelé avec les syndicats pour bâtir un avenir plus serein.
Un nouveau capitaine à la barre de Boeing
Kelley Ortberg, 64 ans, a pris les commandes de Boeing le 8 août dernier, succédant à Dave Calhoun. Ce dernier avait dû faire face à de multiples problèmes de qualité de production depuis son arrivée en 2020. Le nouveau patron entend bien insuffler un vent de changement, en particulier dans les relations avec les syndicats.
Il y a beaucoup de travail à faire, j’ai hâte de commencer.
Kelley Ortberg, PDG de Boeing
Priorité au dialogue social
Dès sa prise de fonction, Kelley Ortberg a tenu à rencontrer les représentants du syndicat international des machinistes (IAM), qui représente plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers de Boeing. L’objectif : repartir sur de nouvelles bases et parvenir à une nouvelle convention collective.
La convention actuelle, vieille de 16 ans, arrive à expiration le 12 septembre. Les négociations s’annoncent serrées, mais le nouveau PDG se veut confiant :
Je me suis engagé auprès d’eux à réinitialiser notre relation et à parvenir à une nouvelle convention collective grâce à laquelle nous pourrons nous unir pour bâtir un avenir solide pour nos employés.
Kelley Ortberg, PDG de Boeing
Les syndicats sur leurs gardes
Du côté des syndicats, on reste prudent. Si le changement de ton est apprécié, les revendications restent importantes :
- Garanties sur la localisation de la production du prochain avion de Boeing
- Hausse “substantielle” des salaires, d’au moins 40% sur 3 ans
- Meilleurs avantages sociaux (santé, retraite…)
Le comité de négociation de l’IAM souligne que “Boeing ne peut restaurer la confiance qu’il a brisé ces deux dernières décennies à moins qu’il ne s’engage à assurer la sécurité des emplois ici”. La pression est forte, alors que le principe d’une grève a déjà été approuvé par les adhérents en cas d’échec des négociations.
L’avenir de Boeing en jeu
Pour Kelley Ortberg, l’enjeu est de taille. Boeing doit impérativement retrouver une stabilité sociale pour pouvoir se relancer et faire face à la concurrence d’Airbus. Cela passe par un accord gagnant-gagnant avec les syndicats.
Mais au-delà, c’est toute la culture d’entreprise que le nouveau patron veut faire évoluer. Plus de transparence, plus d’écoute, plus de collaboration… Un véritable changement de cap qu’il va falloir imprimer à tous les étages de l’entreprise.
Bien que M. Ortberg ne soit pas assis autour de la table des discussions, son influence sur le processus de négociation est indéniable.
Comité de négociation de l’IAM
Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de Boeing. Kelley Ortberg joue gros sur ces négociations. S’il parvient à ses fins, il aura réussi son premier test et posé les bases d’un nouveau chapitre dans l’histoire mouvementée de l’avionneur américain. Dans le cas contraire, les nuages continueront de s’amonceler au-dessus de Boeing.