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Les secrets des universités françaises pour briller à Shanghaï

Les universités françaises ont longtemps boudé le classement de Shanghaï, jugé peu adapté à leurs spécificités. Mais face au rayonnement de ce palmarès, elles ont dû revoir leurs stratégies pour gravir les échelons. Découvrez comment elles s'y sont prises pour...

Chaque année, la publication du classement académique mondial des universités de Shanghaï est attendue avec fébrilité par les établissements du monde entier. Si les universités américaines et britanniques trustent sans surprise le haut du tableau, où en sont leurs homologues françaises dans cette compétition internationale ? Après des années de scepticisme, elles semblent aujourd’hui avoir trouvé la recette pour progresser dans ce palmarès influent.

Un classement longtemps boudé par les universités françaises

Lancé en 2003 par l’université Jiao-Tong de Shanghaï, ce classement avait à l’origine pour objectif d’évaluer le positionnement des facs chinoises par rapport à leurs consœurs occidentales. Mais il s’est rapidement imposé comme une référence mondiale, malgré les critiques sur sa méthodologie jugée plus favorable au modèle anglo-saxon.

Ce classement est quasi exclusivement basé sur l’excellence de la recherche. La qualité pédagogique ou l’insertion professionnelle n’y sont pas valorisées.

Fabien Eloire, sociologue

Pendant des années, les universités françaises ont donc boudé ce classement, estimant qu’il ne rendait pas compte de leurs atouts. Mais face au retentissement international du palmarès de Shanghaï, il a bien fallu se rendre à l’évidence et tenter de s’y faire une place.

S’adapter aux critères pour progresser

Depuis le début des années 2010, les établissements français ont donc entrepris de décrypter les critères du classement pour mieux s’y conformer. Il a fallu revoir les stratégies de recherche, encourager les publications dans les revues anglo-saxonnes, attirer plus de chercheurs étrangers…

  • Miser sur une recherche d’excellence et visible à l’international
  • Favoriser les partenariats avec des universités étrangères prestigieuses
  • Attirer et retenir les meilleurs chercheurs au niveau mondial

Cette politique volontariste a porté ses fruits, avec une progression constante des universités françaises dans le top 500 du classement. En 2014, elles n’étaient que 20 à y figurer. Elles sont 31 dans le dernier palmarès publié en 2023.

Paris-Saclay, fer de lance tricolore

L’université Paris-Saclay, née en 2015 de la fusion de plusieurs établissements, symbolise cette montée en puissance. Pour sa première apparition dans le classement en 2021, elle s’est hissée directement à la 13e place mondiale. Elle confirme son statut en 2023 en se classant 12e.

Ce coup d’éclat doit beaucoup au regroupement des forces en matière de recherche, avec des instituts renommés comme Polytechnique ou HEC Paris. Les synergies ainsi créées ont boosté la visibilité internationale des travaux menés sur le plateau de Saclay.

Vers une reconnaissance des spécificités françaises?

Si les universités françaises ont prouvé leur capacité à progresser dans le classement de Shanghaï, des voix s’élèvent pour que ce palmarès prenne mieux en compte d’autres critères, comme la qualité de l’enseignement ou l’ouverture sociale. Des atouts typiquement français qui mériteraient aussi de peser dans la balance.

En attendant cette hypothétique évolution, les établissements tricolores continuent de jouer le jeu d’un classement devenu incontournable, avec l’espoir de voir plus de 35 universités françaises dans le top 500 d’ici 2025. Un objectif ambitieux mais à leur portée s’ils maintiennent leurs efforts.

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