En cette veille de l’Assomption, une ombre plane sur les célébrations religieuses en France. Alors que les fidèles s’apprêtent à se rassembler en nombre pour honorer la Vierge Marie, le spectre de la menace terroriste vient assombrir l’horizon. Face à un risque jugé « très élevé », les autorités sonnent la mobilisation générale pour sécuriser églises et lieux de pèlerinage.
Une fête sous haute surveillance
Dans un télégramme adressé aux préfets ce mardi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé à un renforcement drastique des mesures de sécurité autour des lieux de culte chrétiens. La raison ? Un niveau de menace terroriste qualifié de préoccupant, exacerbé par la tenue prochaine des Jeux paralympiques sur le sol français dans un contexte international tendu.
Offices, processions, pèlerinages… Aucun rassemblement ne sera épargné par ce dispositif d’envergure. Une attention toute particulière sera portée aux sanctuaires mariaux, haut lieu de la ferveur du 15 août. Des échanges étroits entre forces de l’ordre et responsables religieux sont prévus pour adapter au mieux la réponse sécuritaire.
Contrôles, patrouilles et vigilance citoyenne
Concrètement, de quoi ce plan anti-terroriste sera-t-il fait ? On parle de contrôles visuels renforcés aux entrées pour repérer les individus suspects, de patrouilles mobiles mais aussi d’une présence statique aux abords des églises. Les fidèles seront aussi mis à contribution, invités à faire remonter tout comportement jugé anormal.
Ces prises de contact […] devront permettre de dispenser aux organisateurs les conseils de vigilance et de sécurité préventive adaptés
Extrait du télégramme de Gérald Darmanin
L’opération Sentinelle, ce dispositif militaire créé après les attentats de 2015, pourrait aussi être sollicitée en renfort des effectifs policiers. Rien ne semble être laissé au hasard pour sécuriser ce temps fort du calendrier catholique.
Entre angoisse et soif de sérénité
Mais ce lourd dispositif suffira-t-il à rassurer les croyants ? Certains voient d’un mauvais œil cette militarisation de leur fête, craignant qu’elle ne vienne ternir la joie et la sérénité inhérentes à ce temps de recueillement. D’autres au contraire se disent soulagés par cette mobilisation, y voyant le signe d’un État qui prend la mesure du danger.
Une chose est sûre : à l’heure où la menace terroriste continue de planer sur l’Hexagone, chacun aspire à pouvoir vivre sa foi en toute tranquillité. Reste à savoir si cette sécurité renforcée permettra d’atteindre cet objectif, ou si elle ne fera qu’exacerber un peu plus un climat d’angoisse latent. Les prochains jours nous le diront.
Une Assomption sous haute sécurité, signe d’une France qui peine encore à cicatriser les plaies du terrorisme. Entre vigilance et volonté de célébrer malgré tout, les catholiques s’apprêtent à vivre un 15 août pas comme les autres, tiraillés entre soif de sérénité et besoin impérieux de protection. Un casse-tête pour les autorités, condamnées à assurer la sécurité de tous sans pour autant céder à une paranoïa stérile. Un défi de taille, à l’image d’une société meurtrie qui aspire plus que jamais à retrouver la paix.